Édition internationale

DOPAGE - Fignon à confesse

On se souvient du coureur cycliste flamboyant, tout de jaune vêtu à l'arrivée des tours de France de 1983 et de 1984, sur les Champs Elysées. Aujourd'hui, "l'intello"du vélo de 48 ans fait l'actualité en publiant un livre-confession sur ses années dans le peloton, mais aussi en révélant son cancer "avancé"du pancréas

(Rédaction internationale) - "C'est certainement un cancer du pancréas. Donc on ne sait pas ce qui me reste à vivre (...). On va se battre et réussir à gagner ce combat."Cette fois-ci, Laurent Fignon (photo AFP), double vainqueur de la grande boucle doit franchir un col plus difficile que les autres. Déjà les témoignages de sympathie et de soutien des autres coureurs affluent, dont celui de Lance Armstrong.

Par un malheureux hasard, Fignon, l'ancien rival de Bernard Hinault ou de Greg LeMond, a appris sa maladie au moment où parait son livre, Nous étions jeunes et insouciants*. Dans son bouquin, il confesse s'être dopé à la cocaïne et aux amphétamines. Un dopage artisanal, selon lui, qui ne remet pas en cause le panache du cyclisme des années 1980, avant l'arrivée de l'EPO : "On se faisait mal sur le vélo, mais on s'enivrait, on dansait, on ramenait des filles". Ensuite, dit-il, le cyclisme est devenu un monde robotisé par les effets miracles de l'EPO, et gangréné par le fric des sponsors. Il dénonce les "petits arrangements" entre équipes, les pratiques des directeurs de course et des organisateurs. Tout le monde en prend pour son grade, de Cyrille Guimard, qui ne commentera pas le Tour cette année sur Europe 1, au groupe ASO, qui organise les principales épreuves cyclistes dans l'Hexagone.

Un lien entre le dopage et le cancer?
S'il n'est pas le premier coureur, loin s'en faut, à reconnaître s'être dopé, les révélations de Laurent Fignon, coïncidant avec l'annonce de sa maladie posent le problème d'un éventuel lien entre les deux. Le cancer du pancréas est une maladie peu fréquente qui se déclare en général vers l'âge de 70 ans. L'ancienne gloire du cyclisme tricolore n'a pas éludé la question : "J'en ai parlé avec mes médecins. Je leur ai dit ce que j'avais pris comme produits. Ça les a fait sourire, ils pensaient que c'était beaucoup plus. Les amphétamines, la cortisone... à ces doses, c'était ridicule. Je n'ai jamais touché aux hormones de croissance. Et puis, sinon, tous les gars de ma génération auraient un cancer. C'est un pur hasard. Ou un facteur aggravant, à la limite". Toujours battant, Laurent Fignon l'affirme : "Je serai sur le Tour 2009 en qualité de consultant pour autant que ma santé me le permette".
Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com) mercredi 17 juin 2009

* Nous étions jeunes et insouciants. Avec Jean-Emmanuel Ducoin, Ed. Grasset, 398 p.

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