Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 1

10 choses bizarres que les Danois font au travail -et qu'on leur envie

interculturel travail Danemark France interculturel travail Danemark France
©Benoit Rottembourg
Écrit par Elisabeth Tinseau
Publié le 3 mai 2020, mis à jour le 6 octobre 2023

Pour ceux qui vivent et/ou travaillent déjà au Danemark et pour ceux qui envisageraient de venir s'y installer, Benoit Rottembourg partage, non sans humour, les choses marquantes qu'il a expérimentées pendant trois ans dans son pays d'adoption.

 

Benoît est un mathématicien français, qui a rejoint Copenhague il y a trois ans pour renforcer les équipes de Maersk Digital. Accompagné de son épouse et de son petit garçon de 9 ans, il vit à Vesterbro et, bien entendu, fait le trajet matin et soir jusqu’à Esplanaden sur son fidèle vélo Rockrider. Quand on plonge un mathématicien dans la plus grande entreprise d’un pays étranger, il en sort quelques étonnements émaillés de chiffres. Avant de rentrer en France pour de nouvelles aventures algorithmiques, il partage avec nous dans cette note : « 10 choses bizarres que les danois font au boulot et qu’on leur envie », pleine d’auto-dérision franco-danoise.

 

 

3 ans d'étonnement joyeux que je voulais partager avant de partir,

par Benoit Rottembourg

 

Rien, mais alors rien, ne me prédestinait à émigrer au Danemark. Tout juste de vagues origines normandes dans le fond de l’œil et peut-être une tendresse suspecte pour les ø, mais sinon rien. 50 ans de vie parisienne bien tassés, un anglais poussif et un allemand douteux. Sincèrement, rien ne laissait prévoir ma fuite de cerveau scandinave.

Et pourtant, il y a 3 ans, par un beau matin de printemps catalan, dans un camping d'Argelès-sur-Mer, j'ai dit oui au patron du digital de Maersk, pour rejoindre son équipe naissante à Copenhague. A 500 mètres de la petite sirène. Maersk, vous ne pouvez pas la rater au Danemark, c'est juste la plus grande entreprise du pays, devant Carlsberg et Légo. 700 navires bleus. Le bleu Maersk, c'est un peu l'orange Bouygues, j'ai un faible pour les couleurs éponymes. Maersk c'est 75 ports mais aussi 4 millions de containers, ces boîtes métalliques très tendance qui naviguent sur tous les océans du globe avec vos bananes ou vos smartphones à l'intérieur. Regardez-vous de la tête au pied, là, dans la glace, voilà, et bien une de vos fringues est passée très probablement dans un de nos containers. Et c'est peut-être moi qui en ai calculé le prix.

Mon métier, c'est de faire bouger les prix, des billets de train, des chambres d'hôtels, des mobil-homes d'Argelès-sur-Mer, donc, et des containers de Maersk depuis 3 ans. Mais ce n'est pas le sujet de cet article. Soyons franc, mes clichés nordiques ont été soumis à rude épreuve, en particulier dans l'univers professionnel. J'aimerais vous livrer, dans les lignes qui suivent, quelques anecdotes, quelques trucs étranges que les danois font au boulot, vu d'un petit français. Et même si Maersk reste Maersk, une entreprise internationale présente sur toutes les mers et dans tous les ports du monde, on retrouve ces "bizarreries" dans pas mal de boîtes du Royaume.

 

1. La ponctualité

Cela a commencé dès le premier coup de fil. Un grand directeur avec qui j'avais rendez-vous à 9h00. Pour moi c'était le 9 qui était important, mais pour un danois c'est le 00. Il a appelé à 00, j'ai cru que c'était un faux numéro. A 9h29, il m'a dit au revoir, en partance pour sa prochaine réunion.

Toutes les réunions démarrent à l'heure. Au delà de 2 minutes de retard, vous vous excusez. 5 minutes c'est qu'il ne viendra pas. Et ça toute la journée. Du coup, 80% des réunions durent 30 minutes, c'est la durée par défaut, de fait. Et on enchaîne.

On m'a dit que c'est une affaire de politesse, certes. Mais c'est aussi une question d'efficacité, car c'est la seule solution pour sortir TOUS à l'heure le soir du boulot.

2. La sortie des classes

Car à 17h00, c'est le clap de fin (clap du laptop, littéralement). A 17h00 si t'es pas sorti du taff c'est que tu es un no-life. La sortie du boulot commence vers 15h30, pic du transport en commun vers 16h00-16h30 et après 17h00 plus personne. Quelques portugais qui traînent derrière leurs logiciels et des indiens qui skypent, mais sinon plus personne. Le choc prophylactique a été intense, après 30 ans de sortie à 19h30-20h00. Mais les familles mangent à 18h00, et les restaurants ont un service à 18h30. Pas le choix.

J'ai eu le malheur un soir d'hiver de quitter le bureau à 17h45, sous le regard réprobateur des vigiles. Et, comme par un fait exprès, je me suis retrouvé coincé dans le sas vers le parking (à vélos, of course). J'ai du attendre 12 minutes avant que quelqu'un vienne me sauver, et c'était un comptable en fin d'exercice.

La journée est donc structurée de sorte à ne pas rater le 17h00. Et 15h30 le vendredi bien sûr. Pour un français, la plus dure des épreuves reste le repas de midi. 20 minutes, une assiette, pas de plateau - pourquoi faire ? -, et un dessert une fois par semaine, royal. Hommes et femmes se répartissent donc aisément la sortie des classes, ainsi qu'une partie des congés parentaux. Autour de moi j'ai vu du 9 mois pour madame et 2 mois et demi pour monsieur : un bon début.

Et ça marche. Je n'ai pas eu le sentiment d'être moins productif pour autant. Certains - ceux qui sortent à 15h30 - reprennent en général un peu le boulot après 20h00, quand les enfants sont couchés. Dans l'ensemble, l'investissement au travail ne m'a pas semblé moindre qu'en France dans une entreprise de taille comparable. Le présentéisme est clairement moins ... présent. Cela ne se fait pas de venir au boulot quand on est malade, et on part plus tôt, en l'annonçant à tous, pour préparer l'anniversaire du petit ou attendre le plombier (le chauffage est un truc de vie ou de mort ici). J'ai obtenu le prix de la meilleure excuse de départ anticipé pour avoir annoncé aller récupérer un hamster sibérien chez son éleveur. On s'adapte.

Assez curieusement, puisque madame comme monsieur partent à l'heure des gosses, on voit nettement plus de femmes aux terrasses des pubs ou en train de faire leur jogging. Le marathon de Copenhague compte 40% de femmes, contre 27% pour celui de Paris. Un hasard ?

3. Le vélo roi

Cela change-t-il les rapports hiérarchiques de voir son patron en slip ? Je ne sais pas, mais le vélo a de drôles de conséquences sur la vie au travail.

D'abord il y a des vestiaires à tous les étages. 50% des gens viennent au boulot en vélo et doivent donc avoir des vêtements pour résister à la pluie, au vent, à l'obscurité et au froid. Parfois les quatre. On ressemble tous à des livreurs Deliveroo. Donc il faut pouvoir se changer. Ca limite le nombre de Louboutin dans les étages. Mais j'en ai vu.

Le vélo dans le vent c'est aussi un joli coup de fouet le matin, le long des quais. Et cela appelle un petit déjeuner en arrivant au boulot, très fréquent dans les boîtes danoises. Pour gagner du temps, on monte son bol de muesli dans les étages. Le temps, toujours le temps. Autant le déjeuner a quelque chose de monacal, autant le petit déjeuner donnerait des leçons à pas mal d'hôtels. Le vélo c'est aussi des parkings à vélos, dans les immeubles d'habitation et dans les entreprises. Des douches, bien entendu. Des vélos de fonction, même. Des pompes électriques à disposition et un service de réparation - payant -. Mais le vélo ce sont aussi des accidents (2 de mes collègues directs en 3 ans) et des pneus crevés, des raisons de retard assez inhabituelles pour nous français. La bicyclette s'emporte aisément dans le train.

vélo dans les trains
Photo Benoit Rottembourg

Enfin, le vélo a un énorme avantage sur la voiture pour les afterwork, dont les danois sont friands. Une tolérance règne à Copenhague sur la conduite à vélo en état d’ébriété. Le froid cinglant se chargeant de dégriser le récalcitrant le plus imbibé.

4. La confiance par défaut

Vous avez tous entendu parler des landaux (avec nourrissons) laissés dehors, à la porte d'un café, dans le froid, pendant que Papa ou Maman boit son chocolat chaud à l'intérieur. Ce n'est pas une légende urbaine. Qui volerait un gosse ? Et puis tout le monde est attentif.

Il n'y a pas de portillons dans le train ou le métro (quelques contrôleurs peu amènes toutefois). Pas de caissière à la cantine. Tu te sers, tu manges - dans ta malheureuse petite assiette légèrement bombée - qui songerait à tricher ? Un montant fixe est déduit de ton salaire tous les mois, petit dej et déjeuner inclus et tu opt-out si tu n'en veux pas. Mais pas de contrôle. Pas de certificat médical pour courir le marathon de Copenhague (mon collègue m'a regardé avec un air apitoyé "mais qui irait courir un marathon en mauvaise santé ?").

Cela va assez loin. Nous avons eu un changement de législation en 2019, au sujet de la période de décompte des jours de congés (j'ai pas tout compris), et certains collaborateurs du Groupe ont vu leurs compteurs de congés un peu chamboulés. Mail général de la DRH "en cas de conflit entre le décompte du collaborateur et celui du logiciel, c'est le collaborateur qui a raison".

Je crois qu'à elle seule, cette anomalie sociale - la confiance - donne 5 points de PIB bonheur à la société danoise.

5. Le body language danois

ø

J'en ris, mais c'est très perturbant devant un auditoire de 20 personnes.

 

6. Le petit drapeau rouge et blanc

Ah, ils l'aiment leur drapeau. Un truc tombé du ciel lors d'une bataille épique contre les estoniens, quelque part en 1219. Un truc sérieux. Valdemar II ayant bien entendu massacré les estoniens, trop païens pour l'époque. Il a un petit nom d'ailleurs ce drapeau : le Dannebrog. Comme tout empire ayant rétréci au lavage des ans, le drapeau symbolise une flamboyance perdue pour les danois et c'en est presque touchant.

drapeau

Et on y a droit à toutes les sauces. Vous êtes accueilli, à l'aéroport ... avec des drapeaux rouges et blancs qui gigotent dans tous les sens. Et surtout on fête votre anniversaire au boulot avec plein de petits drapeaux de la taille d'un cure-dent, sur le gâteau, sur votre bureau, votre ordi, partout.

A la maison c'est sur le balcon, dans le jardin, à la plage ou en picnic. Partout. Il faut être prêt psychologiquement pour le jour J, acheter des gâteaux - et leur lot de crème épaisse - et inviter tout l'étage sur Slack ou Teams, sinon c'est une faute sociale.

 

7. La peur du conflit

En bon vieux français ronchon et un peu têtu, il m'arrive de ne pas être d'accord avec mes interlocuteurs. J'ai été en désaccord avec des patrons du CAC40, mon chirurgien, certains de mes thésards ou de mes clients et j'exprime ce désaccord. Cela m'a sauvé la vie plus d'une fois. En français ce n'est pas mal vu mais il est vrai qu'à force de ne pas être d'accord, même avec son meilleur collègue, on peut être amené à hausser le ton. On se bat pour ses idées, en somme. Pour montrer à quel point on y tient on grimpe sur l'échelle de Richter du désaccord.

Ne faîtes pas ça au Danemark. Depuis le berceau jusqu'à la retraite, jamais personne ne crie sur personne. Jamais le conflit ne doit être patent. Pas d'éclat. On divorce plus qu'on ne hurle, et assez vite d'ailleurs. On marque posément son désaccord, mais on ne se bat pas comme des chiffonniers pour avoir raison. Bref, vous avez tout à coup un grand silence dans la salle comme si vous aviez uriné dans un cendrier pour marquer votre territoire. C'est mal.

8. Se serrer la main : une fois

Comme vous le savez, il n'y a pas de vouvoiement en danois. Donc c'est tu. Sauf si vous êtes la Reine bien sûr. Je pense que cela ne change pas grand chose aux rapports humains mais c'est linguistiquement un peu plus pratique. Merci.

Il y a aussi la façon de se saluer. Au travail, on se serre la main la première fois où l'on se rencontre et puis c'est tout. Pas de seconde fois. Tout le problème consiste à se souvenir si vous avez déjà rencontré cette personne ou non. Car re-serrer la main est une gaffe. Nous, français, passons évidemment pour des ploucs à nous serrer la paluche tous les matins et tous les soirs. Ploucs et contagieux.

Et je ne parle pas de la bise. Pour votre mère que vous n'avez pas vue depuis cinq ans, ou votre ami d'enfance qui sort de confinement, vous avez le hug. un hug un peu tapoteur mais pas cajoleur. Mais sans plus. Point d'effusion.

J'ai écrit cette note avant le virus, mais cela ferait presque grincer cette distanciation sociale congénitale. Et ça doit bien finir par sauver des vies.

9. Boire, ensemble, et beaucoup

Quand il ne boit pas de café, ce qu'il fait abondamment tout le long de la journée promenant son mug dans tous les coins "hygge" de l'entreprise, le danois passe à la bière.

L'inventivité du danois pour boire des coups au travail avec ses collègues, hommes et femmes, est directement proportionnelle au chiffre d'affaires de Carlsberg, un des plus grands groupes industriels du pays. Il y a, tous les vendredis, une institution qui va me manquer : le Friday Bar. Le concept est assez simple. Comme par enchantement, sur le coup de 15h00, sont livrées à l'étage - ou au coin cafét - des caisses de bières, danoises, et des chips, prétendument au gout français. Accompagnées d'hectolitres de mayonnaise au goût ... indescriptible.

L'heure officielle du lâcher de collaborateur c'est 15h30, mais la tentation entre 15h00 et 15h30 est grande. Et mal vous en prend si vous avez une réunion qui tombe à ce moment là car l'attention chute. Mais il y en a peu. Pour le Friday bar, le danois sait planifier. L'absence d'ouvre bouteille est compensée par un talent génétique - unisexe - du danois, le décapsulage de bouteille à la main. Chin-chin se dit Skol, et on évacue sa semaine gaillardement. J'y ai rencontré des gens formidables.

Mais le Friday bar n'est pas suffisant pour assouvir l'instinct buveur du scandinave. Il y a aussi les repas de Noël d'entreprise. Il doit être quelque part écrit sur votre contrat de travail que ce qui se passe au repas de Noël reste au repas de Noël, donc je n'en dirai pas plus. Mais ces peuples privés de lumière, mettez vous à leur place, il en faut des orgies pour célébrer le solstice et remercier les dieux. La décharge émotionnelle, alcoolisée, est intense. Mais jamais violente. Pas de conflit. J'ai compté, lors de mon deuxième Noël à Copenhague, 7 repas de Noël d'entreprise entre Novembre et Décembre. Et mon premier BBQ à moins trois degrés!

Le truc merveilleux, avec les afterwork en semaine, c'est qu'ils commencent à 17h30, donc finissent dans le pire des cas à 21h30, repas inclus. Chacun quitte l'entreprise avec son petit vélo à la main, les bières dans le porte bagage, pour ne pas perdre le fil de la libation. Ils ont même une expression pour ça le "gåbajer", aller avec sa bière. La relation qu'entretient le danois avec la bière atteint son paroxysme lors du festival "distorsion" qui sature la capitale, pendant 5 jours en juin, d'effluves de bière et d'urine non genrée. Sponsorisée par Tuborg, la musique vaut le détour. Sanitairement, ça interpelle, mais les gobelets sont consignés.

10. Ne pas sortir du lot ou la force du collectif

Cela va sans doute de pair avec la confiance mais le collectif prend souvent le pas sur l'individu. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de hiérarchie, surtout dans les grandes entreprises, il faut bien des organigrammes pour SAP. Mais elle est moins perceptible qu'en France. Le collectif prend en charge beaucoup de choses au quotidien comme pour avoir le moins possible recours à la décision venue d'en haut. Il y a une confiance non explicite dans la capacité des gens à s'auto-organiser pour atteindre un but commun. Et ceci je crois, dès les petites classes à l'école. Le manager/professeur/parent y est moins directif.

Prenons le processus d'embauche. Il n'est pas rare qu'un candidat rencontre, face à face ou en call une 12 aines de ses futurs collègues ou pairs. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, ça converge. Le collectif joue aussi sur l'avancement des collaborateurs, avec des partages, en groupe, d'évaluations ou de formes de reconnaissance. Pas d'angélisme toutefois, même si la pyramide des salaires (après impôts) est une des plus aplaties et des moins genrées d'Europe, elle reflète le marché du travail ainsi que des opportunismes locaux.

Plus profondément, je crois que le danois n'aime pas trop sortir du lot. Cela ne se fait pas. Il y a une sorte de code de conduite, appelé "Janteloven", ou "Loi de Jante", qui n'a rien à voir avec le vélo, mais qui vient d'un roman des années 30 qui se passe dans le Jutland, l'île occidentale du pays (Aarhus, Aalborg, ...). 10 commandements y incitent à l'humilité individuelle face au groupe, comme "Tu ne dois pas croire que tu es quelqu'un de spécial !" ou encore "Tu ne dois pas croire que tu peux nous apprendre quelque chose !". Même si ce code est moins en vigueur à Copenhague, plus internationalisée, il m'a été cité à plusieurs reprises par mes interlocuteurs à l'appui de certains comportements que je ne m'expliquai pas.

Pour un français, inutile de vous dire que cela peut paraître castrateur. Quid de notre panache d'apparat, de nos joutes oratoires, de notre ironie de compétition ? Et que faire de notre élitisme arboré en bandoulière depuis le berceau ? Je suis certain que toi, lecteur, te souviens encore de ton rang d'entrée en école d'ingénieur ou de ta note en philo au bac. L'humour danois est souvent auto-infligé et flirte parfois avec la dépréciation de soi. J'ai croisé un jour à la cantine, devant le stand de fromages - un moment toujours douloureux dans ma journée - une dame fort souriante qui probablement par souci d'assistance à personne en danger, s'est mise à me parler en français. " Ah vous êtes française ?" fis-je, "non, j'ai épousé un français", "et il parle aussi bien le danois que vous le français ?" "non, nous nous sommes séparés, j'ai gardé les enfants et lui la secrétaire".

Cet humour est probablement une des choses qui rend la vie au Danemark si facile pour un français. Auto-infligé bien souvent, il est je crois plus une posture d'humilité, comme ce "probablement la meilleure bière au monde" de Carlsberg qu'une véritable modestie. Une façon d'être en groupe, une arme des timides peut-être. Chaque matin de pluie, c'est à dire chaque matin, quand je pose dégoulinante ma veste sur son cintre au vestiaire, mon collègue me regarde d'un air navré et dit "désolé". Je ne crois pas qu'il se sente réellement coupable :-).

 

3 ans plus tard

Vous l'avez compris, il y a autant de tendresse que d'amusement dans ce florilège. Et même s'il est difficile de généraliser ce qu'un petit pays assez protégé de 5 millions d'habitants peut pratiquer pour se rendre la vie plus douce au travail, l'inspiration en vaut la peine. J'ai sans conteste vécu avec mes 10 kilomètres de vélo quotidiens sur le front de mer, le plus bel équilibre pro-perso de mes trente dernières années. Un bon bol d'air.

Et à la veille de rentrer en France pour de nouvelles aventures, je me promets de me remettre à râler et ironiser très vite sur les bizarreries au boulot des français vu d'un ex danois d'adoption.

 

Nous remercions chaleureusement Benoit Rottembourg pour ce billet savoureux plein d'esprit. Bon vent à lui et à sa famille. Vi ses snart !

Flash infos