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CINE - OSS 117 met les pieds dans le plat brésilien

Après avoir retourné sans dessus dessous l'Egypte en 1955, Hubert Bonisseur de la Bath arrive au Brésil en 1967. Mêmes costumes taillés sur mesure, même coiffure impeccable, Jean Dujardin endosse pour la deuxième fois la panoplie parodique de l'espion créé par Jean Bruce. Rio ne répond plus de votre humour !
 
OSS 117, c'est avant tout une histoire de chiffres. De la centaine de romans publiés par Jean Bruce entre 1949 et 1963, le réalisateur Michel Hazanavicius avait tiré un premier long-métrage en 2006. Se déroulant au Caire en 1955, cette aventure adoptait un ton totalement parodique, à cent lieux du classicisme des sept apparitions précédentes sur grand écran du plus célèbre des agents secrets français.
Incarné pour la deuxième fois par un Jean Dujardin en grande forme, l'espion est de retour pour une nouvelle mission à haut risque, en 1967. Direction Rio de Janeiro pour récupérer un microfilm compromettant pour la France, tombé aux mains d'un nazi plus bête que méchant.
Eventons tout de suite le suspense quant à ce OSS 117 : Rio ne répond plus : vous allez adorer ce deuxième opus  placé sous le signe de la bouffonnade si vous avez apprécié son prédécesseur !
 Il faut à nouveau saluer le travail des décorateurs, coiffeurs, maquilleurs et autres accessoiristes, tant on se croirait de retour sur les plages de Copacabana en 1967.
Et si depuis 1955, le monde a changé, Hubert Bonisseur de la Bath, lui, est resté le même. Macho, xénophobe, patriote à l'extrême et imbu de sa personne, OSS 117 va avoir fort à faire, associé à une séduisante lieutenant-colonnel du Mossad, pourchassés par des Chinois belliqueux, et destabilisé par des hippies psychédéliques.
 
On prend les mêmes et on recommence
Voila une expression qui pourrait s'appliquer à cet opus très ensoleillé. Et très rythmé. Chaque réplique, chaque geste, et chaque trait d'humour, s'enchaînent sans temps mort, dans le but de ne laisser aucun répit à vos zygomatiques. Malheureusement cela fait du scénario, qui n'a rien d'original et qui se déroule sans surprise, qu'un vulgaire fourre-tout, un prétexte pour permettre à notre anti-héros d'assener toutes les blagues - de bon ou de mauvais goût, c'est au choix - sur les juifs, les asiatiques ou les femmes que tout le monde a déjà entendu au moins une fois.
Jouer sur des clichés pour pasticher les OSS d'origine, dont le ton au premier degré était un cliché du genre espionnage à lui seul, est un processus qui s'essouffle un peu sur plus d'une heure et demie. Pour résumer : trop de pastiche tue le pastiche.
Si certains spectateurs apprécieront, d'autres se lasseront rapidement. Ceux-là mêmes seront toutefois récompensés pour leur patience lors des quelques (trop) rares saillies iconoclastes, très osées, voire totalement incorrectes sur la France du général De Gaulle...
C'est dans ces moments que l'on prend conscience de tout le potentiel dont recelait le OSS 117 de Michel Hazanavicius. Il a choisi d'en faire un pitre alors qu'il avait matière pour en faire un véritable fou du roi...
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) mercredi 15 avril 2009
 
OSS 117 : Rio ne répond plus, réalisé par Michel Hazanavicius. Avec Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz... 1h40 - tous publics
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