Chiang Mai Creative a organisé le 3 mars un premier tour de table des acteurs du tourisme de Chiang Mai afin d’échanger sur la reconstruction d’un secteur fortement touché par la crise du Covid-19
L’épidémie de SARS-CoV-2 et la politique sanitaire de la Thaïlande ont laminé le secteur du tourisme du royaume. Si les stations balnéaires de Phuket ou Koh Samui, dépendantes à 90% des revenus du tourisme ont été touchées de plein fouet, Chiang Mai a été très affectée. Et les perspectives de reprise du tourisme international restent entravées par l’absence de liaisons aériennes internationales directes. Actuellement, il n’existe des liaisons qu’avec Singapour.
Pour trouver des solutions et envisager le tourisme de demain, Chiang Mai Creative (CCM) et le Parc scientifique de l’Université de Chiang Mai (Step CMU) ont rassemblé le 3 mars dernier les acteurs du tourisme pour échanger sur le thème “Reconstruire le tourisme à Chiang Mai”.
“Nous devons tirer les leçons de ces deux années et voir le Covid-19 comme une sonnette d’alarme afin de revoir ce qu'est le tourisme à Chiang Mai et ne pas reproduire les mêmes erreurs”, commente le Dr. Chuta Tharachai, directrice de la région du nord du Thailand Convention & Exhibition Bureau (TCEB).
Pour ce premier rendez-vous, étaient également présents le président du Conseil du tourisme de Chiang Mai, le directeur de l’Office du tourisme de Chiang Mai (TAT), la présidente de l’association des hôtels du nord de la Thaïlande, les directeurs ou représentants des hôtels Le Méridien, Shangri-la, Ratilanna, Anantara, des journalistes, des organisateurs d’événements, etc.
D’autres rendez-vous mensuels sont prévus au cours des prochains mois afin d’élaborer des solutions concrètes et établir un dialogue plus solide entre le secteur privé et public.
Dans l'ombre des temples et du folklore, des atouts inexploités
Lors des échanges entre les différents intervenants, il ressort que Chiang Mai manque cruellement d’une véritable stratégie de communication et de marketing à destination de tous les publics.
Ces dernières, avant l’épidémie du Covid-19, l’Office du tourisme de Chiang Mai et TCEB ont ainsi particulièrement misé sur le tourisme international et surtout chinois. Avec l’absence de touristes étrangers en Thaïlande pendant presque deux ans, ces organismes se sont tournés vers le tourisme domestique et continuent de promouvoir le côté traditionnel de la province, ses temples et ses festivals culturels tels que Loy Krathong ou le festival des fleurs.
Selon La-iad Bungsrithong, présidente de l’association des hôtels pour la région du nord de la Thaïlande, cette communication centrée sur seulement certains atouts de Chiang Mai a pour conséquence que les visiteurs séjournent en moyenne 2,5 nuits seulement, alors qu’ils restent au moins 5 jours à Phuket.
Pourtant à côté des temples, les attractions ne manquent pas à Chiang Mai : la gastronomie lanna, les plantations de thé et de café, l'artisanat et art contemporain à travers la présence de nombreuses galeries d’art et surtout du MAIIAM, l’un des plus grands musées d’art contemporain d’Asie du Sud-Est.
Avec sa nature luxuriante et ses paysages alternant entre montagnes et rizières, Chiang Mai est également une destination de choix, malheureusement trop peu exploitée, pour séduire les sportifs en tout genre : cyclisme, escalade, kayak, golf, etc.
Un calendrier commun des événements
Pour mettre en avant ces atouts, Chiang Mai et les institutions liées au tourisme doivent revoir leur stratégie de communication et marketing à destination des agences de voyages, des médias et du public.
Une solution envisagée serait la création d’une plateforme unique, multilingue avec des contenus sur les différentes activités possibles à Chiang Mai ainsi que la mise à disposition d’un calendrier des événements avec une visibilité sur plusieurs mois.
Aujourd’hui, de nombreux événements sont annoncés en dernière minute et la communication est pour ainsi dire exclusivement en thaïlandais depuis le début de l’épidémie du Covid-19.
De plus, ce calendrier permettrait un meilleur agencement des événements afin de ne pas tous les concentrer à la même période.