

Avec plus d'une centaine de films au compteur, l'actrice part à la conquête du public espagnol. Accompagné du réalisateur François Ozon, elle a laissé tomber "son jogging et ses bigoudis" pour une escale dans la Péninsule. A voir depuis le 25 mars sur les écrans espagnols
(François Ozon et Catherine Deneuve / Photo Brian Toussaint)
"Il n'y a qu'une seule potiche et c'est moi !" Le 18 mars, à Madrid, c'est une Catherine Deneuve (heureusement) bien moins cruche que son personnage, Suzanne Pujol, qui s'est prêtée aux questions des journalistes. Car dans Potiche, la dernière réalisation de François Ozon - sur les écrans depuis vendredi dernier-, la femme au foyer qu'elle interprète vit dans l'ombre de son mari (Fabrice Luchini), le très détesté patron de l'usine de parapluies de Saint-Gudule, une bourgade du nord de la France des seventies.
En apparence popote, Madame Pujol va très vite se révéler être une véritable femme de caractère. Propulsée à la tête de l'entreprise familiale suite au malaise cardiaque de son mari. Dans l'Hexagone, Suzanne, l'émancipée, a déjà séduit plus de 2,3 millions de spectateurs depuis sa sortie en novembre. Et l'histoire ne semble pas pres de s'arrêter, avec une diffusion prévue dans une vingtaine de pays.
Tous ridicules un jour
"Ce n'est pas un état constant et les hommes aussi peuvent en être une", explique Catherine Deneuve à propos de potiches. "On peut se retrouver dans une situation où l'on est là pour accompagner, comme simple objet décoratif". A 69 ans, habillée d'un survêtement rouge et coiffée de bigoudis, elle n'a pas eu peur de "casser son image de femme sophistiquée à travers cette première scène très forte", reconnaît François Ozon qui s'est inspiré d'un vaudeville de Jean-Pierre Grédy et Pierre Barillet.
Aux côtés de Gérard Depardieu (son amant devant la caméra), elle fait rire, danse et chante du Michèle Torr ou du Sylvie Vartan. "C'est très touchant de les voir à nouveau réunis ensemble", apprécie le réalisateur de Huit femmes, Swimming pool et plus récemment Le Refuge. "Pour le spectateur français, ils font partie de la famille".
Pur reflet de notre société
Avec des salariés en grève qui prennent en otage leur directeur et un fils à la Claude François (Jérémie Renier) rapportant un "Casse toi pauv' con !", l'univers de Potiche fait directement écho avec la France politique d'aujourd'hui. "Les années 1970 correspondent à mon enfance", indique François Ozon. "Et en faisant des recherches, je me suis aperçu que la frontière entre bourgeois et ouvrier était encore très marquée lorsqu'il y a eu la crise du pétrole en 1977".
Nommée quatre fois aux Césars, cette comédie un brin rétro s'est pourtant vue refuser Cannes, "trop franchouillarde pour les étrangers". Alors, le poisson espagnol mordra-t-il à l'hameçon ?
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Mathilde BAZIN (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 29 mars 2011


































