

Il est bien loin le temps où l'élite mondiale venait s'éduquer en France. Pour redorer le blason de l'éducation à la française et éviter la fuite des cerveaux, trois universités tricolores, Paris, Bordeaux et Strasbourg, vont bénéficier du grand emprunt et devenir des campus d'excellence
Photo AFP
Les universités de Paris Sciences et Lettres, Bordeaux et Strasbourg ont été choisies pour devenir les premiers campus d'excellence en France a annoncé lundi le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez. Elles recevront donc une enveloppe de plus d'un milliard d'euros du grand emprunt pour réaliser d'importants investissements et favoriser ainsi leur influence internationale.
Pourquoi ces trois universités ?
Au total, sept projets avaient été présélectionnés en mars dernier. Le jury international a finalement récompensé Strasbourg, qui est devenue une université unique il y a deux ans, et travaille depuis longtemps avec ses homologues allemandes et suisses. Il a aussi retenu Bordeaux, qui a l'avantage d'être très en phase avec le monde de l'entreprise, et enfin le pôle "Paris Sciences et Lettres". Pour ce dernier, c'est le regroupement sous une même bannière d'institutions prestigieuses qui a favorisé cette décision : Paris Dauphine, Normale Sup, le Collège de France, l'école de Physique-chimie de Pierre-Gilles de Gennes, l'Institut Curie ou encore des écoles d'art et de création.
Une seconde vague de sélection est prévue à l'automne. Il s'agit de transformer "cinq à dix" groupements d'établissements en "campus" à visibilité mondiale qui se répartiront 7,7 milliards d'euros, en grande partie sous forme de dotation en capital.
Concurrencer les universités anglo-saxonnes
Oxford, Harvard, Stanford, Princeton? L'excellence de ces universités britanniques ou américaines n'est plus à démontrer et leur rayonnement dépasse largement leur pays d'origine. Dans l'enseignement et la recherche, comme dans le monde des affaires, la bataille est mondiale. Il faut donc se regrouper pour être plus compétitif et tenter d'attirer les "pointures" parmi les enseignants. "Paris Sciences et Lettres sera capable avec les premiers fonds qui nous seront alloués de faire venir des grands professeurs, ça peut être des Français qui veulent revenir en France, mais aussi des professeurs étrangers qui trouveront chez nous un environnement de recherche attractif", a expliqué le président de Paris-Dauphine Laurent Batsch. Pour attirer ces têtes pensantes, les fonds engagés ne seront pourtant pas suffisants. "Il faut aussi offrir des conditions de rémunération qui ne sont pas au niveau de celles qu'offre le statut de la fonction publique aujourd'hui, parce que ce statut est décroché par rapport aux rémunérations des grandes universités", explique-t-il.
Avec ce projet ambitieux, le gouvernement français souhaite éviter la fuite des cerveaux et attirer les étudiants étrangers, qui choisissent aujourd'hui l'Hexagone non pas pour la qualité de ses études supérieures mais pour leur faible coût.
J.B (www.lepetitjournal.com) mercredi 6 juillet 2011
Voir aussi :
Notre édition - RECHERCHE- La fuite des cerveaux français
France Soir - Campus d'excellence : Strasbourg, Paris Sciences-et-Lettres et Bordeaux premiers choisis
Le Monde - Strasbourg, Paris sciences et lettres, Bordeaux, lauréats des initiatives d'excellence








































