Le REDD+ est un dispositif mondial qui vise à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre en empêchant la déforestation dans les pays en développement par le biais de projets de conservation de l'environnement qui génèrent des crédits carbone, lesquels peuvent à leur tour être vendus ou échangés à des entreprises, des organisations ou des gouvernements qui cherchent à compenser leur empreinte carbone.
La vente de credit carbone au profit des communautés
Selon Neth Pheaktra, porte-parole du ministère de l’environnement, le Cambodge a gagné 11,6 millions de dollars grâce à la vente de crédits carbone naturels à de grandes entreprises internationales telles que Disney Kering Intuit, Shell et Gucci, depuis 2016.
Le Cambodge a lancé cinq projets REDD+ dans les provinces de Koh Kong, Preah Vihear, Oddar Meanchey, ainsi que dans la réserve naturelle de Keo Seima qui est le premier endroit où le Royaume a vendu des crédits carbone, a-t-il précisé.
Le pays étudie, avec une société japonaise, la mise en œuvre d'un projet pilote de crédit carbone; ceci dans la partie de la province de Stung Treng du sanctuaire de faune sauvage de Prey Lang,
Il a déclaré :
Grâce à la vente de carbone, nous pouvons donner aux enfants une chance d'aller à l'école. Le ministère accorde également des bourses aux étudiants pour qu'ils puissent étudier à l’université. (...) S'ils ne reçoivent pas d'éducation, ils continueront à vivre dans la région et à tirer profit de leur utilisation des ressources naturelles.
Selon Chhay Kimheak, responsable de REDD+ pour le sanctuaire de faune de Keo Seima, la communauté du sanctuaire recevra 600 000 dollars de la vente de carbone naturel en 2022. Ce montant a triplé par rapport à 2021.
Ces recettes de la vente de carbone naturel seront distribuées aux 20 villages participant au programme.
En 2022, le projet rapportera 600 000 dollars à la communauté grâce à l'attribution des ventes de carbone naturel. Un accord doit encore être conclu dans chaque village, certains recevant 130 000 dollars et d'autres 50 000 dollars, en fonction de leur utilisation de la forêt.
Une action juridique stricte contre les crimes forestiers
Selon Heng Kimhong, responsable de la recherche et du plaidoyer pour le Cambodia Youth Network (CYN), les recettes tirées de la vente de crédits de carbone naturel contribuent largement à améliorer les conditions de vie des populations locales.
Cependant, en plus de profiter des recettes et de l'aide, elles devraient être encouragées à prendre part à la protection des ressources naturelles et de la faune, a-t-il ajouté. Le gouvernement devrait imposer des mesures juridiques strictes à ceux qui commettent des délits forestiers et ne pas se contenter d'empêcher les communautés locales, dont la vie est liée à la forêt depuis des siècles, de perpétuer leur mode de vie traditionnel.
La durabilité de la forêt dépend de la politique du gouvernement et de sa volonté de protéger la forêt, a-t-il dit. Ainsi, les parties concernées, telles que les groupes civils ou les communautés, devraient avoir le droit de participer à la protection de la forêt. Il a poursuivi :
On ne peut pas empêcher les gens de profiter de la forêt. Ils doivent toujours pouvoir récolter des fruits ou du miel. (...) L'effort du gouvernement doit porter sur la prévention les crimes forestiers, pas empêcher les gens de profiter de la forêt.
Selon un rapport du ministère de l'Environnement publié en 2021, le Cambodge possede 46,86 % - soit 8,5 millions d'hectares - de couverture forestière, contre 61,75 % en 2002. Sur ces 46,86 %, 41 % sont sous la responsabilité du ministère de l'environnement, qui garantit leur protection et leur conservation, a précisé M. Pheaktra.
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À bientôt.
Source : Teng Yalirozy / Cambodianess