Trump impose 36 % de droits de douane au Cambodge

Le président américain Donald Trump a annoncé l’imposition d’un droit de douane de 36 % sur les produits cambodgiens importés aux États-Unis, à compter du 1er août 2025. Ce taux, bien qu’en baisse par rapport au 49 % initialement envisagé en avril, reste l’un des plus élevés de la région.

« À partir du 1er août 2025, nous appliquerons au Cambodge un droit de douane de seulement 36 % sur l’ensemble de ses produits exportés vers les États-Unis, en dehors des tarifs sectoriels », écrit Donald Trump dans une lettre adressée au Premier ministre Hun Manet en date du 7 juillet.

Le président américain a également mis en garde contre les tentatives de contournement par le biais du transbordement via d'autres pays. Dans un tel cas, les produits seraient taxés au taux le plus élevé applicable. Il a par ailleurs précisé que ce tarif pourrait être revu à la hausse ou à la baisse selon l’évolution des relations entre les deux pays.

Trois cycles de négociations

Après l’annonce initiale du 3 avril, qui faisait du Cambodge le pays le plus sévèrement touché par les nouvelles mesures tarifaires américaines, Phnom Penh avait sollicité un report et proposé l’ouverture de discussions. La réponse officielle du Premier ministre Hun Manet était intervenue 41 heures plus tard, sous forme d’un appel à la négociation accompagné d’une proposition de report.

D’après Pen Sovicheat, porte-parole du ministère cambodgien du Commerce, ces négociations ont permis des « avancées significatives », et Phnom Penh espère toujours parvenir à un accord plus favorable dans le futur.

Certains pays plus pénalisés, d’autres moins

Le Cambodge n’est pas le seul pays de la région visé par les nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis. Le Myanmar et le Laos se voient appliquer un taux de 40 %, soit quatre points de plus que le Cambodge. La Thaïlande partage le même tarif de 36 %, tandis que l’Indonésie est soumise à 32 % et la Malaisie à 25 %. Le Vietnam, quant à lui, bénéficie du taux le plus bas, à 20 %.

Cette mesure fragilise gravement un secteur clé de l’économie cambodgienne, qui emploie près d’un million de personnes. Les marques américaines vont se tourner vers des pays concurrents comme le Vietnam, le Bangladesh ou l’Indonésie, qui bénéficient de tarifs plus favorables ou d’accords commerciaux. Le Cambodge, jusqu’ici compétitif grâce à ses bas salaires et à sa conformité sociale, devient l’un des fournisseurs les moins attractifs pour le marché américain.

Pour limiter les dégâts, le royaume devra diversifier ses partenaires commerciaux, renforcer son autonomie et développer des compétences plus grandes. Sans réforme structurelle ni repositionnement stratégique, son industrie manufacturière risque un déclin durable.

sources ; cambodianess