Trois nouvelles zones marines protégées prévues au Cambodge

Le Cambodge s’apprête à créer trois nouvelles zones de gestion des pêches marines (MFMA) dans les provinces de Kampot, Kep et Koh Kong, dans le but de protéger plusieurs espèces marines en danger, notamment les hippocampes, dugongs, dauphins et tortues.

Ces zones seront situées à Koh Sdech (Koh Kong), sur l’île de Koh Toch et dans le fleuve Prek Tnaot (Kampot), ainsi que sur l’île de Koh Karang (Kep).

Selon Ouk Vibol, directeur du département de la conservation des pêches au sein de l’Administration des pêches (FiA), cette initiative vise à assurer la durabilité de la pêche artisanale, à renforcer la protection des ressources halieutiques et à promouvoir les écosystèmes naturels.

Un soutien ministériel et des études complémentaires

Le ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, Dith Tina, a exprimé son soutien au projet. Il a encouragé la poursuite des études sur les ressources marines, les écosystèmes, et la consultation entre les différents acteurs pour une meilleure délimitation des zones et une gestion efficace.

Un groupe de travail de la FiA est chargé d’accélérer les préparatifs nécessaires pour concrétiser cette expansion.

Un réseau croissant de zones protégées

Le Cambodge compte déjà trois zones MFMA :

• Koh Rong et Koh Rong Sonleum (Preah Sihanouk) : 40 535 hectares
• Sanctuaire de Prek Kampong Smach (Preah Sihanouk) : 10 923 hectares
• Îles Koh Po et Koh Tonsay (Kep) : 11 307 hectares

Les nouvelles zones ont été identifiées en raison de la richesse de leurs écosystèmes, incluant récifs coralliens et herbiers marins, essentiels pour la reproduction de nombreuses espèces.

Des règles strictes pour la conservation

Ouk Vibol précise que chaque zone disposera de frontières claires et de divisions spécifiques dédiées à la conservation, au développement de l’aquaculture, à la pêche artisanale et à l’agrotourisme. Toute activité de pêche destructrice, notamment sur les fonds marins, y sera strictement interdite.

Les autorités entendent y développer des aquariums artificiels, renforcer la surveillance et prévenir les crimes liés à la pêche.

Le retour progressif des espèces menacées

Les résultats sont déjà visibles. En 2024, des dugongs ont été observés pour la première fois depuis dix ans dans les eaux cambodgiennes. La population de dauphins roses et de dauphins de l’Irrawaddy a dépassé les 100 individus, particulièrement dans les zones côtières de Kep et Kampot. Par ailleurs, 90 jeunes tortues marines ont été recensées sur l’île de Polovai (Preah Sihanouk).

Selon Dith Tina, ce retour témoigne de l’efficacité des efforts de conservation et de la qualité des écosystèmes marins cambodgiens, notamment la préservation des herbiers marins et des abris pour poissons.

Meng Seavmey, Chhum Chantha

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis la traduction de cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.