Un Nigérian de 27 ans porteur de la variole du singe a été arrêté par la police cambodgienne à Phnom Penh. Se sachant positif, il avait fui la Thaïlande.
Un patient qui s’enfuit de Thaïlande vers le Cambodge
Osmond Chihazirim est un Nigérian de 27 ans qui est arrivé sur l’île de Phuket en octobre 2021. La semaine dernière, il consulte un hôpital local en tant que patient externe pour une série de symptômes : fièvre, mal de gorge, toux et éruptions cutanées. Il subit un test concernant la variole du singe qui s’avère positif. Dès lors, le patient a refusé de recevoir un traitement, a éteint son téléphone, n'a pas contacté l'hôpital et s'est enfui. Peut être parce que son visa a expiré.
On pense que Chihazirim est passé au Cambodge vendredi après que le signal de son téléphone portable a été détecté dans une province frontalière thaïlandaise, a déclaré le Dr Opas Karnkawinpong, directeur général du département thaïlandais de contrôle des maladies.
Le général Keo Vannthan, porte-parole du département général de l'immigration, a déclaré que l'arrivée de Chihazirim au Cambodge n'était pas enregistrée dans sa base de données.
Le Khmer Times rapporte que, le porte-parole de l'administration provinciale de Banteay Meanchey, Sek Sokhom, a déclaré qu'il était difficile d'identifier les personnes ayant été en contact avec le Nigérian, car les caméras de vidéosurveillance du poste frontière international de Poipet n'ont pas détecté sa présence.
Il a ajouté que les autorités ne savent pas non plus s'il a franchi l'un des trois autres postes-frontières non officiels, tels que O'Beichoan, Malai et Boeng Trakuon. Le porte-parole de l'administration provinciale de Banteay Meanchey, Sek Sokhom, a déclaré :
Nous enquêtons sur la façon dont le Nigérian a traversé la frontière et toute personne ayant été en contact étroit avec lui sera soumise à des tests pour déterminer son état de santé vis-à-vis du virus de la variole du singe.
L’homme a été arrêté vers 17h30 le 23 juillet dans une maison d'hôtes à Phnom Penh. Il a été emmené à l'hôpital de l'amitié khméro-soviétique.
La variole du singe
Décelée pour la première fois chez l'humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole humaine, éradiquée en 1980.
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles homosexuelles.
Une étude publiée jeudi 21 juillet dans la revue scientifique New England Journal of Medicine confirme que dans 95% des cas récents, la maladie a été transmise lors d'un contact sexuel et 98% des personnes touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.
Cette maladie se manifeste par des éruptions pustuleuses, de la fièvre, des problèmes respiratoires. Beaucoup moins sévère que sa cousine, certains cas, causent le décès 1 à 10 % des malades en Afrique, la plupart des enfants, qui sont plus sensibles à la maladie, et des personnes immuno-déprimées.
L'Agence européenne des médicaments a déclaré vendredi 22 juillet avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est de fait déjà utilisé à cette fin dans plusieurs pays, dont la France.
La variole du singe, une urgence de santé publique
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait déclaré lors d'une conférence de presse à Genève, le 20 décembre 2021.
J'ai décidé de déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale pour ce qui concerne l'éruption de variole du singe.
Il avait précisé que le risque dans le monde était relativement modéré à part en Europe où il est élevé.
Depuis début mai, quand elle a été détectée en dehors des pays africains où elle est endémique, la maladie a frappé plus de 16.836 personnes dans 74 pays.
Recherche des cas contacts du Nigérian
Or Vandine, secrétaire d'Etat à la Santé, et aussi aussi présidente de la Commission nationale Ad-hoc pour la vaccination contre le COVID-19 a déclaré à l'AKP :
Jusqu'à présent, nous avons trouvé cinq personnes en contact étroit avec le ressortissant nigérian, mais ce ne sont que des cas concernés, et nous leur avons conseillé de rester isolées pour surveiller leur santé en attendant la confirmation officielle.
Aucune d’entre elles n’a encore montré un seul signe d’infection. Elles doivent cependant être isolées dans leur maison respective, surveiller leur propre santé et signaler à l'équipe médicale tout symptôme suspect.
Or Vandine a appelé toutes les personnes en contact avec le Nigérian à contacter les agents de santé les plus proches ou à consulter un médecin ou à appeler le 115 si nécessaire.
Puisqu’il est à la mode de reprendre les citations de feu Jacques Chirac, il nous revient celle ci en mémoire: "Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille".
Après la crise Covid, le conflit ukrainien et ses conséquences sur l’économie mondiale, on se serait bien passé de la variole du singe. Certes elle semble moins grave que le covid; certes un vaccin efficace existe déjà; certes nous avons acquis une certaine expertise dans la gestion des épidémies; mais nous nous serions bien passé de cet épisode là qui n’est pas de nature à inciter à la reprise du tourisme malgré la rapidité des autorités cambodgiennes à circonscrire le problème.
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