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Le travail de MSF contre l’hépatite C au Cambodge

une jeune homme dispense une campagne de prévention contre l'hépatite C à des femmes agéesune jeune homme dispense une campagne de prévention contre l'hépatite C à des femmes agées
Un travailleur de santé MSF conduit une séance de sensibilisation sur l'hépatite C dans un village au Cambodge. Photo: Simon Ming/MSF
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 29 juillet 2021

Médecins sans Frontière en collaboration avec d'autres organismes et les autorités cambodgiennes a mené des études au Cambodge sur un meilleur dépistage et une meilleure prise en charge de l’hépatite C qui peut aboutir à un meilleur traitement de cette maladie dans tous les pays pauvres.

 

L’hépatite C, une maladie silencieuse.

L’hépatite C survient à la suite à d'une infection par le virus du VHC, transmis principalement par voie sanguine. Pendant de nombreuses années, la maladie peut rester silencieuse. Non diagnostiquée et non traitée à temps, elle entraîne des maladies chroniques du foie, cirrhose, cancer et la mort. 

 

Sur les 58 millions de personnes atteintes de VHC chronique, on estime que 9,4 millions ont été effectivement guéries.

 

Or, il existe aujourd’hui des combinaisons d’antiviraux à action directe qui bloquent la réplication du virus, et dont l’efficacité atteint plus de 95 % dans la population générale. On apprend dans un communiqué que dans le cadre d’un programme avec le ministère de la Santé du Cambodge, Médecins Sans Frontières  MSF a déployé un programme de dépistage et de traitement de l’hépatite C, d’abord à Phnom Penh, puis dans la province de Battambang.

 

 

75 % des malades vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire

MSF s’est uni avec d’autres organismes* pour s'attaquer à une injustice « silencieuse » en matière de santé publique : les disparités persistantes dans l'accès au diagnostic et au traitement du virus VHC dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où vivent 75% des personnes atteintes de cette maladie virale.

 

Ce partenariat, appelé HEPATITIS C PACT, vise à promouvoir un environnement propice au dépistage et au traitement du VHC, en mettant en place des traitements entièrement oraux, en intensifiant le dépistage communautaire pour trouver les millions de personnes non diagnostiquées, et en répondant aux défis financiers propres à chaque pays qui empêchent le lancement de programmes nationaux. Il s'attaquera également aux obstacles en matière de brevets et d'accès pour atteindre les objectifs de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) visant à contrôler l'hépatite C d'ici 2030.

 

Le Travail de MSF contre l’hépatite C au Cambodge 

 

Au Cambodge, MSF travaille avec le ministère de la Santé depuis 2016 pour permettre l'accès aux traitements, simplifier la prise en charge de l'hépatite C et intégrer ce modèle dans les services de santé de routine.

 

Une étude menée par MSF et Epicentre au Cambodge, plaide en faveur d’un modèle de soins simplifiés et décentralisés qui peuvent être intégrés dans les services de santé publics et ruraux, dans des contextes de faibles ressources, tout en maintenant un taux élevé de suivi des patients, d'efficacité et de sécurité des traitements.

 

« Ce modèle repose sur l’utilisation des tests diagnostiques rapides, un nombre réduit de visites de suivi et d’examens biologiques, ainsi que le transfert de nombreuses tâches cliniques des médecins vers les infirmiers et les pharmaciens »

explique Mickael Le Paih, chef de mission MSF au Cambodge

 

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Un travailleur de santé MSF manipule des tests pour détecter la présence de l'hépatite C dans un village au Cambodge. Photo : Simon Ming/MSF

 

97 % des personnes traitées guéries

 « Le taux de guérison de milliers de patients est resté supérieur à 97% pour les patients traités dans des cliniques de niveau tertiaire ou des centres de soins de santé primaires. Un tel modèle de soins du VHC permet une mise à l'échelle rapide tout en maintenant une grande qualité de soins, dispensés principalement par des infirmières formées. Les maladies transmissibles telles que le VHC peuvent être contrôlées en soutenant des programmes gérés par l'État » Continue Mickael Le Paih

 

Cette enquête a montré que la séroprévalence par le VHC augmente avec l’âge. Cette séroprévalence particulièrement élevée du VHC chez les plus de 45 ans résulte très certainement d’une contamination par des soins médicaux de type injections, chirurgie, don de sang et transfusion ou des soins dentaires, avant le développement du matériel médical jetable. Cette étude montre par ailleurs que les programmes de dépistage doivent cibler plus particulièrement les personnes de plus de 45 ans.

 

Au Cambodge, 76 % de la population vit dans des zones rurales avec un accès limité aux soins. Les centres de santé existants y dispensent des soins de santé primaires, le plus souvent par un personnel infirmier.

 

*. la Drugs for Neglected Diseases initiative, l’Alliance Globale pour le Diagnostic et le Treatment Action Group

** La séroprévalence ou séroépidémiologie évalue le nombre de personnes, dans une population donnée, ayant été exposées à un microorganisme, ou à une vaccination, et qui développent des anticorps spécifiques à des taux significatifs (pour le diagnostic – personnes séropositives –, ou pour la prévention – personnes protégées ou immunisées ).

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