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La mortalité maternelle reste élevée au Cambodge

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Une mère et son enfant à Siem Reap. Crédits : Michael Coghlan / Flickr Creative Commons
Écrit par Pierre Motin
Publié le 18 avril 2019, mis à jour le 19 avril 2019

La mortalité de femmes en couche, qui représentait une des principales cause de décès de femmes au Cambodge dans les années 90, a fortement baissé mais reste élevée selon une agence onusienne.

La mortalité maternelle a baissé significativement au Cambodge mais reste élevée, d’après un rapport publié le 10 avril par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) intitulé Une tâche inachevée. Selon l’agence de l’ONU, la mortalité maternelle est passée de 900 décès pour 100 000 naissances en 1994 à 170 décès aujourd’hui. A titre de comparaison, la France connaît 10 décès en couche pour 100 000 naissances. La mortalité maternelle était une des principales cause de décès pour les Cambodgiennes dans les années 90. D’après une étude de l’Institut national de statistiques publiée en 2000, le décès d’une femme cambodgienne sur cinq entre 1993 et 2000 pouvait être imputé à une grossesse.

D’après l’étude menée par l’UNFPA, les droits reproductifs sont encore hors de portée pour certaines femmes au Cambodge, en particulier dans les zones rurales reculées. Le rapport indique notamment que 12% des Cambodgiennes récemment mariées n’ont pas un accès satisfaisant aux services de planification familiale. Au niveau national, la proportion de femmes mariées en âge de procréer qui utilisent une méthode contraceptive moderne s’élevait quant à elle à 39% en 2014, contre 19% en 2000. Le rapport souligne que les connaissances des femmes cambodgiennes à propos des dangers liés au VIH ont diminué, en particulier pour les Cambodgiennes âgées de 15 à 17 ans.

En matière de naissances, l’utilisation du planning familial au Cambodge a notamment permis de faire baisser la fertilité de 3,8 enfants par femme en 2000 à 2,7 en 2014. Néanmoins, le taux de fécondité des adolescentes (entre 15 et 19 ans) est passé de 4,4% en 2000 à 5,7% en 2015.

« Quand une femme fait face à des barrières économiques et sociales pour faire valoir ses droits et faire respecter ses choix, sa capacité à capitaliser sur ses compétences et son éducation est érodée, comme beaucoup d’autres aspects de sa vie, notamment le pouvoir de choisir quand se marier et quand tomber enceinte », a souligné Rizvina de Alwis, la représentante de l’UNFPA au Cambodge. Une femme âgée de 15 à 49 ans sur cinq a été victime de violences physiques selon le rapport, et 6% des femmes ont subi des violences sexuelles au moins une fois dans leur vie.

« Les efforts des mouvements pour les droits reproductifs ont réduit le nombre de grossesses non désirées et de morts maternelles de façon spectaculaire », a ajouté la représentante de l’agence onusienne

D’après Chea Chantum, responsable de la direction de la population et du développement du ministère de la planification, l’éducation et la sensibilisation ont été des éléments clés pour faire baisser la mortalité maternelle. « Il ne suffit pas de fournir quelques services, souligne-t-il. Nous devons inclure toutes les personnes dans notre démarche de développement. Sans elles, rien n’est possible. Nous insistons sur le droit d’avoir des enfants, tout en exhortant les couples à penser à leur bien-être et à celui de leur famille. »

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Publié le 18 avril 2019, mis à jour le 19 avril 2019

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