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KamasK, pour changer d’air au Cambodge

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Écrit par Pierre Motin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 27 mars 2018

Quiconque vit au Cambodge connaît la détresse respiratoire qu’on peut vivre derrière des camions dégageant des fumées âcres et noires, entourés de dizaines de motos et voitures elles aussi polluantes. Alors que la pollution de l’air commence à être considérée comme un enjeu de santé publique, KamasK est la première entreprise cambodgienne à produire des masques antipollution.

Il y a un peu plus de deux ans, le Franco-Cambodgien Veasna Srey et l’Américaine Alicia McCarntney créent KamasK après avoir fait le constat que beaucoup de personnes qui s’installaient au Cambodge souffraient de bronchites à répétition. Ils conçoivent le masque et mettent en place un partenariat avec l’ONG Pour un Sourire d’Enfant (PSE) afin que les masques soient produits dans leurs ateliers en assurant des bonnes conditions de travail et une rémunération équitable pour les ouvriers.

 

Des modèles adaptés aux besoins

Les masques consistent en une pièce de textile renforcée par une pièce de métal, deux valves pour l’expiration, un système d’élastiques et de velcro pour fixer le masque ainsi qu’un filtre à particules fines. Les filtres des KamasK sont constitués de quatre couches, dont une lamelle de charbon actif. Les masques Urban destinés aux enfants filtrent au moins 95% des particules supérieures à 2,5 microns, tandis que les modèles Sport bloquent 99% des particules d’une taille supérieure à 0,1 micron. « Les modèles Sport sont particulièrement adaptés à la pratique du vélo ou à l’exercice en extérieur », indique Nicolas Van den Bossche, managing partner de KamasK. Pour un usage quotidien, il faut compter environ deux mois avant de devoir changer le filtre. Les masques de chirurgiens parfois utilisés par les conducteurs de deux-roues ne sont pas efficaces contre la pollution, et filtrent uniquement les virus et bactéries.

 

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Depuis la création de l’entreprise, les ventes sont en augmentation, bénéficiant notamment du bouche-à-oreilles. « La plupart de nos clients sont des expatriés occidentaux, mais de plus en plus de Cambodgiens nous contactent. Il y a une prise de conscience de plus en plus importante dans la population, explique Nicolas Van den Bossche. C’est un produit qui fonctionne. Les gens sont demandeurs, ont beaucoup de questions sur le produit. Les demandes viennent de partout au Cambodge. » À Phnom Penh, les KamasK - vendus entre 12 et 14 dollars - sont distribués par le site de livraison en ligne Delimarket et par la boutique Bee Vintage & Craft. L’entreprise va s’ouvrir au marché de Siem Reap en distribuant bientôt ses masques via AngkorHub.

 

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Un seuil de particules fines trop élevé à Phnom Penh

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 80% de la population urbaine mondiale est exposée à des niveaux de pollution de l’air inappropriés, particulièrement dans les pays pauvres et en développement. En plus de la circulation automobile, les chantiers immobiliers et l’utilisation du charbon de bois pour la cuisine contribuent à l’émission de particules fines dangereuses pour la santé. Les détecteurs de particules fines installés sur le toit du ministère de l’environnement ont mesuré une moyenne de concentration de 37,27 microgrammes de particules, supérieures à 2,5 microns, par mètre cube d’air au mois de février - alors que le pays connaissait de nombreux feux de forêts. L’OMS recommande un niveau 25 microgrammes par mètres cubes maximum.

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Publié le 22 mars 2018, mis à jour le 27 mars 2018

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