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Menaces d’arrestation pour les soutiens de Sam Rainsy sur internet

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Le ministère de l'intérieur cambodgien. Crédits : Voice of America
Écrit par Pierre Motin
Publié le 19 septembre 2019, mis à jour le 19 septembre 2019

Le gouvernement cambodgien a menacé mardi 17 septembre d’arrêter quiconque publiera sur les réseaux sociaux des messages de soutien au retour de l’opposant Sam Rainsy.

Le ministère de l’Intérieur cambodgien a amorcé un nouveau tour de vis contre l’opposition avant le retour annoncé de Sam Rainsy en annonçant mardi 17 septembre que tous les auteurs de messages de soutien au retour de l’opposant sur les réseaux sociaux seront arrêtés.

« Quiconque soutient ceux qui veulent la chute du gouvernement sera considéré comme un adversaire à la paix, a déclaré au Phnom Penh Post le porte parole du ministère de l’Intérieur Khieu Sopheak. Nous vous arrêterons. »

« Nous prendrons des mesures contre ceux qui publient des messages de soutien au retour de Sam Rainsy. Nous les trouverons et nous les arrêterons. Notre pays jouit de la paix, pourquoi voudriez-vous la chute du gouvernement ? » 

Pour les ONG cambodgiennes de défense des droits de l'homme, ces menaces sont profondément préoccupante pour la protection des droits fondamentaux au Cambodge. « Les déclarations du ministère de l'Intérieur montrent un mépris flagrant ou une méconnaissance cruelle des libertés fondamentales, dont la liberté d'association et celle d'expression, s'indigne Chak Sopheap, directrice exécutive du Centre cambodgien pour les droits de l'homme (CCHR). Cette menace s'inscrit dans une répression plus large des membres de l'opposition et de ses soutiens qui subissent un harcèlement continue. » Plus de 100 membres du CNRP ont reçu des convocations devant des tribunaux ces derniers mois, et beaucoup ont été arrêtés et détenus.

« Il faut rappeler au gouvernement royal du Cambodge que le désaccord pacifique avec le pouvoir est un aspect essentiel d'une société démocratique et pluraliste, et devrait à ce titre être encouragé plutôt et non reprimé », poursuit Chak Sopheap.

Le CNRP, principal parti d’opposition cambodgien dissous en novembre 2017, a annoncé en août que Sam Rainsy et plusieurs autres responsables en exil du parti retourneront au Cambodge le 9 novembre, jour de l’indépendance, malgré les menaces du gouvernement de les emprisonner. Sam Rainsy a déjà annoncé son retour au Cambodge à plusieurs reprises, sans que cela ne se concrétise jusqu’ici, mais les signaux d’un éventuel retour sont de plus en plus nombreux.

Président par intérim du CNRP, Sam Rainsy vit à Paris depuis 2015. L’opposant, qui détient la nationalité française, fait l’objet de multiples condamnations et plaintes déposées par le gouvernement du premier ministre Hun Sen. 

Le CNRP a annoncé lundi 16 septembre qu’il avait mis en place un budget afin de soutenir les membres des forces armées qui feraient défection et offriraient leur protection à Sam Rainsy lors de son retour. Selon le document publié par le parti d’opposition dissous en 2017, Sam Rainsy et plusieurs responsables du parti se rendront en Asie le 5 novembre et feront appel à des travailleurs migrants cambodgiens afin de l’accompagner au Cambodge le 9 novembre.

 

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