Les Nations unies, avec l’aide de l’Union Européenne, investissent dans le secteur de la pêche au Cambodge pour offrir une meilleure sécurité alimentaire.
Le secteur de la pêche est d'une importance cruciale pour l'économie et l'alimentation de la population cambodgienne. L'agence des Nations unies estimait en 2020 que la consommation de poisson représentait "plus de la moitié" de l'apport en protéines animales des Cambodgiens.
Beaucoup de petites et micro-entreprises
La filière de la pêche au Cambodge est principalement représentée par des micro et petites entreprises informelles, qui sont fragmentées et limitées par un manque d'accès aux financements, aux technologies et aux marchés d’une part, et d’autre part, par un manque de soutien technique adapté au développement des entreprises.
Elles produisent une variété de poissons et de produits de la pêche avec des pratiques d'hygiène et de sécurité alimentaire souvent rudimentaires, et se trouvent à devoir lutter contre la concurrence des produits importés.
C’est fort de cette constatation que l’Administration des pêches (FIA) et l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), ont mis en place un programme nommé CAPFISH, financé par l’UE. Il a pour objectif de sélectionner des entreprises pour leur remettre des technologies vertes et innovantes, des équipements et des matériaux nécessaires à l'amélioration de l'efficacité des opérations commerciales. Il s’agit également d’obtenir une meilleure conformité avec les exigences en matière de sécurité alimentaire et d’environnement.
Le programme Capfish pour améliorer la filière de la pêche au Cambodge
Le programme CAPFISH (Capacité et Gouvernance pour une Pêche Durable au Cambodge) a été initié en 2013 pour une durée de 5 ans, avec pour objectif principal de promouvoir une pêche durable et une gestion efficace des ressources halieutiques au Cambodge.
Il a été prolongé pour une deuxième phase de cinq ans en 2018, avec un budget de 12 millions d'euros, avec comme objectif principal de renforcer les capacités institutionnelles et communautaires pour une gestion durable des ressources halieutiques au Cambodge. Il s’agissait également de lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, mais aussi d'améliorer la qualité et la sécurité des produits de la pêche.
Une cérémonie s’est tenue le 28 avril en présence de S.E. Carmen Moreno, ambassadrice de l'Union européenne au Cambodge et de S.E. Dith Tina, ministre de l'agriculture, des forêts et de la pêche (MAFF), pour récompenser les entreprises qui ont complètement modernisé leurs installations et satisfait aux exigences nationales en matière de sécurité alimentaire.
Parmi ces technologies citons par exemple les dômes de séchage solaire et les panneaux solaires, tandis que les équipements et matériels comprennent des machines de traitement de l'eau, des machines d'emballage, des séchoirs à air chaud, des congélateurs rapides, des installations d'entreposage frigorifique, etc…
Dith Tina a déclaré que "les aides du CAPFISH sont conformes à la politique du gouvernement royal du Cambodge visant à promouvoir la sécurité alimentaire et l'accès aux marchés internationaux et à améliorer la chaîne de valeur de la pêche, qui se concentre principalement sur l'amélioration des opérations après la récolte et sur le contrôle de la qualité et de la sécurité du poisson et des produits de la pêche ».
Cette initiative est louable et profitable aussi bien pour les entrepreneurs que pour l'hygiène publique. Il reste toutefois beaucoup de pain sur la planche. On peut encore trouver facilement des poissons qui sèchent à l’air libre sur des nattes posées à même le sol, parfois sur les routes même, bénéficiant de la poussière générée par le trafic, et de la visite des poules et des chiens.