Avec le projet Samart, le Gret améliore l’assainissement dans la périphérie nord de Phnom Penh et initie une dynamique durable en matière de santé publique.


À la périphérie nord de Phnom Penh, la communauté d’Andoung est confrontée à de graves problèmes d’assainissement. Ce quartier dense, situé hors du réseau d’égouts de la capitale, fait face à un traitement insuffisant des eaux usées. Sur les quelque 600 foyers qui y vivent, 11 % rejettent directement leurs eaux noires dans les canaux, 45 % utilisent des latrines à fosse non étanches, et 38 % disposent de fosses étanches rarement vidangées, entraînant des débordements. Ces pratiques alimentent la pollution du canal à ciel ouvert qui entoure le quartier, avec des conséquences néfastes sur la santé publique et l’environnement.
Le projet Samart : une réponse ciblée aux enjeux d’assainissement
Pour répondre à cette situation, le Gret a lancé le projet Samart, en partenariat avec la Ville de Paris, la Fondation pour le Logement des Défavorisés et AEPK. Le projet vise l’amélioration de la santé publique dans quatre quartiers vulnérables de Phnom Penh, en s’attaquant à la gestion des boues de vidange. Les actions entreprises incluent :
- Le développement de systèmes de traitement des eaux noires domestiques innovants ;
- Des campagnes de sensibilisation à l’hygiène et aux bonnes pratiques d’assainissement ;
- La formation et l’équipement de cinq opérateurs de vidange ;
- Un accompagnement technique des autorités locales.
Premiers résultats : des progrès concrets observés
Grâce à Samart, plusieurs avancées ont été notées :
- Installation de 45 systèmes d’assainissement domestiques, réduisant la pollution avant rejet ;
- Amélioration des comportements avec une meilleure conscience des risques sanitaires liés aux pratiques antérieures ;
- Professionnalisation du secteur local, via la formation des vidangeurs ;
- Mobilisation accrue des autorités locales, désormais sensibilisées à l’importance de solutions durables.
Pour Mme Navy Im, cheffe adjointe de la communauté Andoung 1, ce projet a changé la perception des habitants :
« Je comprends désormais que la mauvaise gestion des boues fécales est aussi une cause majeure des problèmes qui affectent nos conditions de vie et notre santé. »
Une approche élargie pour les années à venir
Bien que les bases aient été posées, les défis restent nombreux. Les initiatives à venir viseront à :
- Intégrer la gestion des eaux grises ;
- Renforcer les infrastructures face au changement climatique ;
- Associer la planification urbaine à l’assainissement ;
- Favoriser la participation communautaire.
Une étude de faisabilité est d’ores et déjà prévue pour le lancement du projet Chamreun, qui adoptera une approche plus intégrée mêlant assainissement, adaptation climatique et aménagement urbain. Cette nouvelle phase ambitionne de transformer les quartiers vulnérables en espaces urbains résilients et vivables.
Le Gret (Groupe de recherche et d’échanges technologiques) est une ONG internationale de développement créée en 1976 et active dans une trentaine de pays. Elle conçoit et met en œuvre des projets concrets dans des domaines variés : accès à l’eau, assainissement, sécurité alimentaire, éducation, microfinance ou encore climat. Présent au Cambodge depuis 1988, le Gret y joue un rôle majeur dans la promotion de solutions durables pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables. L’organisation y a notamment œuvré dans les domaines de l’agriculture familiale, l’assainissement urbain, la gestion des déchets et la gouvernance locale.Son approche se distingue par un travail de terrain de long terme, en lien étroit avec les communautés, les autorités locales et les acteurs institutionnels. À Phnom Penh comme dans les zones rurales, ses projets visent à concilier innovation sociale, efficacité environnementale et inclusion des populations.
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