Le destin tragique de Marc Filloux, journaliste disparu au Cambodge en 1974

En avril 1974, alors que la guerre civile faisait rage au Cambodge, le jeune journaliste français Marc Filloux, correspondant de l’AFP, franchit clandestinement la frontière du Laos pour rejoindre une zone contrôlée par les Khmers rouges. Son objectif : obtenir une interview exclusive de la guérilla communiste. À ses côtés, l’accompagnait son interprète, la mystérieuse Laotienne Manivanh.

Arrivés au cœur d’un territoire déjà sous le joug des insurgés, Marc et Manivanh n’en sont jamais revenus. Leur disparition demeure l’un des drames marquants vécus par la presse étrangère dans l’Indochine en guerre.

Le parcours d’un jeune idéaliste

Le nouveau livre de Jean-François Bouvet, L’homme qui voulait rencontrer les Khmers rouges, revient sur le destin tragique de ce journaliste parti à la recherche d’un scoop qui devait lui coûter la vie. L’ouvrage retrace le cheminement de Filloux, de son enfance privilégiée dans un quartier parisien de la Rive gauche aux barricades de Mai 68, jusqu’à son arrivée sur les rives du Mékong.

À travers cette enquête, l’auteur met en lumière les milieux que fréquenta Marc : ses premiers amours, ses amis militants, mais aussi les agents de la CIA, les pilotes d’Air America et les reporters de guerre qui, comme lui, se sont retrouvés happés par le chaos indochinois.

Un regard sur l’Asie du Sud-Est

Jean-François Bouvet, chroniqueur au journal Le Point, n’en est pas à sa première incursion dans l’histoire récente du Cambodge. Son précédent récit, Havre de guerre - Phnom Penh, Cambodge, 1970-1975 (Fayard, 2018), explorait déjà ces années de tourmente. Avec ce nouvel ouvrage, il poursuit sa plongée dans une région dont il souligne le destin « tumultueux ».

« L’histoire de Marc Filloux est celle d’une génération fascinée par l’Asie et prise dans les contradictions d’un temps marqué par la guerre froide », écrit Jean-François Bouvet.