Après plusieurs jours d'affrontements meurtriers, un cessez-le-feu est entré en vigueur à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Des réunions militaires et diplomatiques sont en cours pour en garantir l’application.


Les tirs d'artillerie et les échanges de coups de feu ont cessé peu après minuit le 29 juillet, dans les zones frontalières touchées par les affrontements entre les armées cambodgienne et thaïlandaise. Cette accalmie fait suite à un accord de cessez-le-feu conclu la veille entre Phnom Penh et Bangkok, lors d'une réunion spéciale organisée à Kuala Lumpur, sous l'égide de la présidence malaisienne de l’ASEAN.
« Il n'y a eu aucun tir après minuit. J'espère des jours meilleurs à venir », a déclaré Met Meas Pheakdey, gouverneur adjoint et porte-parole de la province d’Oddar Meanchey.
Une initiative soutenue par les grandes puissances
Le cessez-le-feu, entré en vigueur à minuit le 28 juillet, repose sur une médiation internationale impliquant les États-Unis, la Chine et la Malaisie. Le président américain Donald Trump a salué l’accord sur sa plateforme Truth Social, déclarant : « En mettant fin à cette guerre, nous avons sauvé des milliers de vies. J’ai donné instruction à mon équipe commerciale de reprendre les négociations. »
L'accord comporte trois volets : un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, une rencontre informelle entre commandants régionaux le 29 juillet, et des discussions avec les attachés de défense sous la coordination du président de l’ASEAN. Une réunion du Comité général des frontières (GBC), prévue le 4 août au Cambodge, viendra compléter ce dispositif.
Le Premier ministre Hun Manet exprime sa volonté de paix
Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a confirmé, dans une déclaration publiée mardi matin, que la désescalade constatée sur le terrain correspond bien aux termes de l'accord de cessez-le-feu négocié en Malaisie. « Mon souci principal ces derniers jours a été de trouver une solution rapide au conflit afin de sauver la vie des soldats et des civils pris dans les affrontements. Plus vite la violence cessera, plus vite les déplacés pourront rentrer chez eux, reconstruire leur vie et reprendre leurs activités », a-t-il souligné.
Des morts et des blessés des deux côtés
Le bilan humain des affrontements reste lourd. Selon Maly Socheata, porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, cinq soldats cambodgiens ont été tués, dont le général Duong Samneang, commandant de la division 7 et du régiment 3, tombé lors d’un combat dans la province de Preah Vihear. Vingt-et-un militaires ont été blessés. Côté civil, huit personnes ont perdu la vie et une cinquantaine ont été blessées.
Engagements militaires réaffirmés
Le ministère cambodgien de la Défense a catégoriquement rejeté les affirmations du porte-parole de l’armée de terre thaïlandaise selon lesquelles de nouveaux combats auraient eu lieu. « Les Forces armées royales cambodgiennes ont strictement respecté les ordres de cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur à minuit », a déclaré Maly Socheata.
Plusieurs réunions entre commandants militaires régionaux ont été organisées mardi matin.
Les deux pays se sont engagés à cesser toute mobilisation ou renfort de troupes, à ne pas ouvrir le feu, et à replacer les soldats à leur position d’origine telle qu’elle était à 24h le 28 juillet.
Un mécanisme de surveillance en préparation
Prochaine étape : la mise en place d’un mécanisme de suivi du cessez-le-feu, incluant un groupe de travail et des réunions possibles avec les attachés de défense étrangers, sous la coordination de la présidence de l’ASEAN. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Malaisie, du Cambodge et de la Thaïlande ont été chargés d’élaborer ce système de vérification et de rapport.
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