Le virus H5N1 circule toujours au Cambodge. Trois morts en 2025, 60 % de létalité : les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.


Une maladie loin d’être éradiquée
Vingt ans après l’apparition du premier cas de grippe aviaire au Cambodge, le virus H5N1 continue de tuer. Depuis 2005, 75 infections ont été recensées, dont 46 mortelles. Soit un taux de létalité de 60 %, un des plus élevés au monde selon les critères de l’OMS.
Et la menace ne faiblit pas. En 2025, trois nouvelles victimes sont à déplorer, a indiqué Ly Sovann, directeur du Département de contrôle des maladies transmissibles. Sur la seule période 2023-mai 2025, 19 cas ont été détectés, dont 9 décès.
“Ne touchez pas les volailles mortes”
Le message des autorités est clair : prudence maximale en cas de contact avec la volaille. « Cette maladie continue de menacer des vies. Ne touchez jamais un oiseau mort ou malade. Il faut l’enterrer ou le brûler », a insisté Ly Sovann dans une interview le 24 mai.
Tous les cas identifiés au Cambodge ont été transmis directement des oiseaux aux humains, par contact physique. Aucun cas de transmission entre mammifères, ni de mammifère à humain, n’a été constaté dans le pays.
Ailleurs, le virus franchit les espèces
Le virus H5N1 ne se limite plus aux volailles. À l’international, des cas ont été repérés chez des tigres, chats, chiens, porcs, chevaux… et même des vaches. Aux États-Unis, le virus a été retrouvé dans les glandes mammaires de bovins et se propage via les équipements de traite.
Cette nouvelle capacité du virus à muter pour s’adapter à d’autres espèces inquiète la communauté scientifique. La perspective d’un passage facilité à l’humain n’est plus un simple scénario théorique.
Un risque mondial encore faible… pour l’instant
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le risque de propagation généralisée reste pour le moment “faible à modéré”. Les infections humaines dépendent largement des conditions d’exposition et des mesures de protection mises en place.
« Même si des transmissions entre animaux ou entre humains sont signalées dans d'autres pays, leur impact reste limité », souligne Ly Sovann. Mais l’apparition d’un variant capable de se transmettre plus facilement d’humain à humain pourrait changer la donne.
Vigilance renforcée
Face à cette menace évolutive, les autorités sanitaires cambodgiennes appellent à redoubler de vigilance, notamment dans les zones rurales où les contacts avec la volaille sont fréquents. Le virus mute, franchit les espèces, et reste imprévisible. Une certitude : la grippe aviaire est toujours là — et elle tue.
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