François Parmentier, photographe, vidéaste et créateur passionné, allie technologie et humanitaire. Il a récemment offert des bras articulés en 3D à des amputés au Cambodge, un projet innovant et solidaire.
D’abord spécialisé dans la modélisation 3D de monuments historiques grâce aux drones, François Parmentier a toujours cherché à donner du sens à son travail. Il utilise déjà l’impression 3D pour permettre aux aveugles de "toucher" des documents visuels. Mais son engagement ne s’arrête pas là. François voit plus loin, jusqu’à des milliers de kilomètres de la France.
Entre la France au Cambodge, il n’y a qu’un bras
Son lien avec le Cambodge remonte à 2010, lorsqu’il a passé un an dans une mission humanitaire, encadrant des jeunes et développant des activités culturelles. Un pays qui l’a profondément marqué et où il s’est fait des amis précieux. C’est l’un d’eux qui, des années plus tard, l’a mis en contact avec un homme ayant perdu ses bras après une électrocution en 2020. Ce jardinier cambodgien, privé d’autonomie et sans accès à des prothèses coûteuses, allait devenir le point de départ d’un projet à la fois technique et profondément humain.
De l'idée à la conception : un bras imprimé en 3D
L’idée a germé par un heureux hasard. C'est un reportage télévisé qui a fait basculer son engagement. En travaillant pour M6, il tombe sur une émission expliquant comment des particuliers pouvaient concevoir des prothèses en 3D."Je me suis dit : pourquoi pas moi ?", raconte-t-il. Ce déclic va donner naissance à un projet d'envergure.
Le processus est minutieux mais accessible à tous : il s’appuie sur des modèles libres de droit disponibles sur Internet, ajuste les fichiers en fonction des mesures du bénéficiaire, puis lance l’impression pièce par pièce. Le matériau utilisé ? Un filament flexible pour assurer la mobilité des articulations. Après 30 heures d’impression et 6 à 7 heures d’assemblage méticuleux (dont plusieurs heures à passer des fils de nylon dans des zones inaccessibles), le bras prend vie. Articulé, il permet d’attraper une bouteille d’eau, de retrouver une certaine autonomie.
Au-delà de la technique, un engagement humain
Ce qui anime François c'est la démarche humaine derrière son projet. "Je veux montrer qu’avec peu de moyens, on peut faire une différence immense dans la vie de quelqu'un. Une prothèse classique coûterait une fortune, alors que celle-ci revient à une trentaine d’euros, hors investissement en temps. » Au-delà de l’autonomie physique, François veut surtout redonner de la dignité et de l’espoir à cet homme. Il sait que sans ce projet, il n’aurait probablement jamais pu accéder à une prothèse. "Mon but, c’est de montrer qu’un produit qui peut coûter très cher peut être fait avec très peu de moyens, et changer la vie de quelqu’un», explique-t-il.

Mais il ne veut pas s’arrêter là. Sensibiliser, inspirer d’autres personnes à utiliser la technologie pour aider les plus démunis, voilà ce qui l’anime. Il rêve d’un monde où chacun pourrait imprimer une prothèse pour quelqu’un dans le besoin, avec un simple investissement de temps et une imprimante 3D.
Si ce projet reste personnel, il espère à l’avenir collaborer avec des associations locales pour toucher plus de personnes. Pour l’instant, il fait tout par lui-même, sans coup de main. Mais il croit au pouvoir de l’entraide et de l’innovation accessible à tous.
Un projet qui dépasse les frontières
Passionné par le Cambodge, François a appris la langue sur place, grâce aux jeunes de son école humanitaire en 2010. Il communique exclusivement en khmer avec le jardinier qui a reçu la prothèse, ce qui donne une dimension encore plus authentique à leur échange.
Chaque création est un pas vers un monde où la technologie ne sert pas seulement le progrès, mais aussi la solidarité. François Parmentier n’a pas simplement envoyé un bras à 11 000 km. Il a envoyé un message fort : avec peu de moyens, on peut changer une vie.
Si le projet trouve des soutiens, il envisage de créer une association pour développer ces prothèses dans d’autres pays en voie de développement. "Pour l’instant, j’investis surtout du temps et un peu d’argent, mais si des gens veulent aider, pourquoi pas ? L’important, c’est que ces bras servent à quelqu’un."
Une chose est sûre : à l'autre bout du monde, un homme retrouve peu à peu son autonomie grâce à ce projet solidaire. Et pour François, c'est la plus belle des récompenses.
Suivez son projet et ses réalisations sur ses réseaux sociaux, où il partage vidéos et avancées pour inspirer d’autres à agir.