L'Assemblée parlementaire de la Francophonie a organisé à Phnom Penh les 4 et 5 décembre un séminaire portant sur le problème des « enfants sans identité ». Voici le compte rendu des travaux. Selon l’UNICEF, le problème des « enfants sans identité » persiste au Cambodge malgré quelques progrès. Le taux d'enfants non enregistrés à la naissance dépasserait 25 %. L’ASEAN parle d'un sur 10.
Ce séminaire, organisé par l'Assemblée parlementaire de la Francophonie en partenariat avec l'Agence française de développement et le Centre parlementaire de l'Asie, s'est concentré sur des questions cruciales liées à l'état civil et à l'enregistrement des naissances au Cambodge.
L'événement, qui s'est tenu au Sénat cambodgien, a attiré environ 160 participants, dont 80 députés et sénateurs, ainsi que plus de 60 fonctionnaires et représentants des corps diplomatiques.
L'un des principaux points abordés était le phénomène des enfants sans identité, touchant environ un enfant sur dix au Cambodge. Après la destruction des registres d'état civil sous le régime des Khmers rouges dans les années 1970, le pays a réalisé des efforts considérables pour améliorer le taux d'enregistrement des naissances, passant d'environ 73% en 2014 à près de 90% en 2021, selon les données de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est.
Renforcement des mécanismes d'enregistrement des naissances au Cambodge : Analyse post-législation de 2023
Une évolution significative a été la récente adoption d'une loi sur l'enregistrement des faits d'état civil, de l'identification et des statistiques en 2023, avec une mise en œuvre prévue à partir de l'été 2024. Les discussions ont donc porté sur les implications de cette nouvelle législation, ses opportunités et les défis qui persistent. Le séminaire a également examiné de près le cadre juridique en vigueur au Cambodge, mettant en lumière les voies d'amélioration tracées par la nouvelle loi de 2023. Les participants ont eu l'occasion d'entendre des présentations de spécialistes francophones et cambodgiens, dont Damien Cesselin, Secrétaire général de l'APF, et des représentants des ministères cambodgiens de l'Intérieur, du Plan et de la Santé.
Rôle de la Francophonie et des Parlements : Leçons tirées du Burkina Faso
Un autre aspect important de la rencontre a été la présentation du rôle de la Francophonie et des Parlements dans l'amélioration du système d'état civil. L'exemple du Burkina Faso a été partagé pour illustrer comment d'autres pays ont renforcé leurs mécanismes d'enregistrement des naissances.
Enjeux et perspectives : Vers une numérisation complète du registre d'état civil cambodgien d'ici 2026
Il ressort clairement des travaux du séminaire la nécessité d'atteindre l'enregistrement universel des naissances au Cambodge au cours des prochaines années. Le gouvernement cambodgien a exprimé son objectif ambitieux de numériser entièrement le registre d'état civil d'ici à 2026, un processus qui implique également son unification et sa fiabilisation. Le séminaire a offert une plateforme d'échange et de dialogue essentielle pour les parlementaires cambodgiens, les fonctionnaires et les parties prenantes, soulignant l'importance cruciale de l'état civil dans le développement du pays et la protection des droits fondamentaux de ses citoyens.
Vidéo de Jean François Périgois