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ENTREPRENDRE – Justice Café, un café pas comme les autres

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 21 juin 2017

 

Plus qu'un café où l'on s'installe pour siroter sa boisson et prendre un selfie, Justice Café est un hub pour changemakers. Cet espace, créé en 2015, est ouvert à tous ceux qui pratiquent le droit mais s'adresse aussi à un public plus général en quête de savoir, d'échange et de partage où il n'y a pas de mauvaises idées. Lepetitjournal.com Cambodge a rencontré Céline Martin et Nicolas Martin qui, de par leur travail acharné, ont réussi à donner une véritable impulsion à leur quartier et ont encore de nombreux projets à réaliser.

Tout commence avec l'ONG Destination Justice?

« We believe we are change makers and together, we can fight and end injustice », tel est le slogan de Destination Justice, ONG enregistrée en France depuis 2011 et au Cambodge depuis 2013, qui vise à lutter contre toutes les formes d'injustice. Céline Martin en est la program manager. « Nous nous sommes aperçus que beaucoup de jeunes ont des idées sans avoir d'endroit où se retrouver pour les mettre en ?uvre. Ainsi, nous avons décidé de créer le Justice Café où nous nous concentrons principalement sur l'accès au droit et à l'éducation juridique », nous explique-elle.

Nicolas Martin, quant-à-lui, est arrivé au Cambodge dans un but précis : « Mon rôle est de développer un peu plus le café, faire en sorte qu'il soit attractif et rentable même si c'est une organisation à but non lucratif ». Tous les bénéfices sont directement réinvestis dans de nouveaux projets comme la construction d'un studio d'enregistrement vidéo et multimédia qui sera disponible à la location comme l'ensemble du café l'est d'ailleurs.

La surface du café a été aménagée de façon à obtenir un espace suffisamment grand et riche en ressources. Les clients peuvent ainsi consulter de nombreux livres, sur place ou en ligne, sur le droit géopolitique, sciences politiques, le droit khmer ainsi que de la fiction. « Grâce à nos connaissances, nous pouvons aussi faire office de ?ressources', nous dit Céline, amusée. L'étage du bâtiment est également utilisé sous forme d'appartements loués à des jeunes qui travaillent pour Destination Justice ou dans d'autres ONG.

« Tous les jours, de nouvelles personnes découvrent notre café et notre concept, elles sont chaque fois agréablement surprises. Nous sommes actuellement en train de créer plusieurs plateformes pour être en mesure de continuer à développer différents aspects du café », nous dit Nicolas.

Notre but, nous rappellent Céline et Nicolas, est d'attirer une communauté jeune, en mettant de nombreuses ressources à disposition et en apportant de l'aide pour réaliser divers projets. « Nous travaillons essentiellement avec les étudiants de la Royal University of Law and Economics pour qu'ils puissent venir et recevoir des formations complémentaires, notamment pour tout ce qui est « soft skills », explique Nicolas. « Nous sommes en train de reformater un programme appelé « Justice Ambassadeur », que l'on propose aux jeunes placés en stage dans des organisations partenaires, sur des thématiques qu'ils n'explorent pas à l'université comme écrire un CV, une lettre de motivation, présenter, débattre et faire de la rédaction juridique pratique. Un des premiers objectifs du Café reste la formation des jeunes avec le Justice Ambassador progam », ajoute Céline.

Le Justice Café en plein essor

Conférences, événements culturels, projets novateurs, le Justice Café ne chôme pas. Par exemple, « nous collaborons beaucoup avec l'organisation LGBT Rainbow Community Kampuchea avec qui nous avons réalisé un guide pour les Droits de l'Homme. Nous sommes également les premiers à travailler sur l'annotation de la Constitution Cambodgienne », déclare Céline.

Avec au c?ur de leurs projets la justice et le droit, ils organisent régulièrement des coffee and conversations sur différentes thématiques comme l'immobilier, l'investissement et ses risques, ainsi que de nombreuses rencontres. « Nous avons reçu Thavry Thon, une jeune auteure khmère qui raconte dans son livre A Proper Woman le sacrifice de ses parents pour que son frère et elle aient accès à l'éducation. Elle se bat aujourd'hui pour que toutes les filles aient cette même chance », raconte Céline. A l'avenir, ils espèrent que des personnes extérieures organisent elles-mêmes des événements.

Dans les mois à venir, ils souhaiteraient aussi créer une permanence juridique en partenariat avec des cabinets d'avocats pour les personnes du quartier et des environs qui ont des problèmes de droit.

Ainsi, tous ces événements dynamisent la vie du quartier et attirent un public de tout horizon. « Nous avons été agréablement surpris de voir six Khmers, des hommes du quartier, assister à la projection du documentaire sur les violences sexuelles faites pendant les Khmers Rouges», déclare Nicolas.

Leur objectif à terme est qu'un Khmer reprenne la gérance du café ! 

Rendez-vous au Justice Café à l'occasion du Coffee Talks de ce soir, Refugee Day avec Mme Ratana Ly (ELBBL-CSHL) et Mme Solinn Lim (Oxfam).

Justice Café, D5, street 53BT, Phnom Penh, 12351

Leïla Pelletier (www.lepetitjournal.com/cambodge) mardi 20 juin 2017

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Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 21 juin 2017

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