Pchum Ben est l’une des fêtes les plus importantes de la tradition bouddhiste khmère. Les bouddhistes cambodgiens croient en cette période de 15 joues les âmes des morts reviennent sur terre. Il faut alors les nourrir.
Les âmes dont la mort s’est déroulée dans la douleur et pour lesquelles aucune crémation n’a été organisée ne pourront, selon la tradition, jamais trouver le repos dans l’au-delà. Elles reviendraient donc hanter les vivants, et notamment leurs proches afin de réclamer leur dû. Ces « esprits affamés », sont calmés par les différents types de nourriture qu’offrent leurs familles aux bonzes des pagodes les plus proches.
Les festivités de Pchum Ben se déroulent en deux parties.
Les festivités de Pchum Ben se déroulent en deux parties. Durant les 14 premiers jours, les familles rendent visite aux moines de leur pagode afin de leur offrir de la nourriture, les bonzes ne pouvant pas sortir de nuit de leur pagode durant Chol Vossa, leur retraite qui dure le temps de la saison des pluies. Pendant ces deux semaines, les familles préparent les urnes de leurs ancêtres, qui seront déposées dans la salle principale de la pagode, et inscrivent leurs noms sur une liste, afin que ces derniers soient invités à récupérer leurs offrandes. Cela peut paraître anecdotique, mais si un nom est oublié, la famille le tient pour cause de ses futurs problèmes ou mésaventures.
Durant le dernier jour des célébrations, le plus important, Les familles se relaient pour venir déposer leurs offrandes afin de garnir le festin des « esprits affamés ». Les repas concoctés sont souvent parmi les meilleurs de la cuisine traditionnelle cambodgienne et leur préparation dure parfois plusieurs jours. C’est notamment pour cette raison, et pour permettre à un maximum de gens de se rendre dans leur pagode, que les trois derniers jours du festival sont fériés dans l’ensemble du pays.
Pchum Ben une des plus grande fête du calendrier cambodgien
Concernant la perpétuation de la tradition chez les jeunes Cambodgiens, les avis divergent. Certains affirment que la plupart de la jeune génération, lorsqu’elle se rend en pagode, s’y rend uniquement par imitation en suivant leurs parents ou bien des amis mais non par intime conviction. D’autres affirment en revanche qu’il existe encore un grand nombre de jeunes croyants bouddhistes poursuivant la tradition de leurs aînés.
Pchum Ben est aujourd’hui la seconde festivité la plus célébrée au Cambodge après le nouvel an khmer. Chaque année, des milliers de Phnom penhois quittent la capitale durant quelques jours pour aller rejoindre leurs familles en province et les rues désertes de la ville sont un indicateur de la prégnance toujours intacte de la conscience spirituelle et religieuse des Cambodgiens.