Norodom Monineath, reine-mère discrète et témoin de l'histoire du Cambodge

Ce 18 juin 2025, le Cambodge rend hommage à Sa Majesté la Reine-Mère Norodom Monineath Sihanouk à l’occasion de son 89e anniversaire. Cette journée est déclarée jour férié à l’échelle nationale, en signe de respect et de reconnaissance pour son rôle auprès de la monarchie et dans l’histoire contemporaine du pays.

Une jeunesse entre Phnom Penh et Saïgon

Née le 18 juin 1936 sous le nom de Paule Monique Izzi, la future reine-mère est la fille de Jean-François Izzi, directeur du Crédit Foncier de Saïgon, et de Pomme Peang. Elle grandit à Phnom Penh, où elle étudie à l’école primaire Norodom, au lycée Sisowath, puis au lycée René Descartes.

En avril 1952, elle épouse le roi Norodom Sihanouk, alors chef de l’État. De leur union naîtront deux fils : le prince Norodom Sihamoni, aujourd’hui roi du Cambodge, et le prince Norodom Narindrapong, disparu en 2003 à Paris.

Un destin étroitement lié aux bouleversements politiques

Dans les années 1960, Monineath prend la présidence de la Croix-Rouge cambodgienne, fonction qu’elle occupe jusqu’au coup d’État du 18 mars 1970. Le couple royal s’exile alors à Pékin, avant de revenir au Cambodge en 1975. Mais sous le régime des Khmers rouges, la famille royale est placée en résidence surveillée au Palais royal de Phnom Penh jusqu’en 1979.

Après de nouvelles années d’exil, elle revient au Cambodge avec le roi Sihanouk en novembre 1991, à la suite des Accords de Paris.

De reine à reine-mère

En 1992, elle reçoit le titre de Samdech Preah Cheyea. L’année suivante, avec la restauration de la monarchie constitutionnelle, elle devient officiellement reine du Cambodge sous le nom de Norodom Monineath Sihanouk. En 1996, elle est élevée au rang de Samdech Preah Reach Akka Mohesey.

À l’accession au trône de son fils Norodom Sihamoni en 2004, elle reçoit le titre de Samdech Preah Mohaksatrey Vorakreach Meada, devenant officiellement Reine-Mère.

Discrète mais toujours présente, Norodom Monineath incarne la continuité de la monarchie et reste une figure symbolique de stabilité pour les Cambodgiens, qui lui rendent aujourd’hui hommage à travers ce jour de fête nationale.

Le Petit Journal lui souhaite une longue vie en bonne santé.