Le Cambodge et le Laos coopèrent pour réduire la pollution du Mékong

Selon le secrétariat de la Commission du Mékong (CM), le fleuve fournit d'abondantes ressources à plus de 70 millions de personnes et abrite plus de 1 100 espèces de poissons. Toutefois, l'augmentation de la pollution plastique a suscité des inquiétudes en raison de ses conséquences néfastes sur la biodiversité et les moyens de subsistance des populations locales. 

Dans un rapport datant de 2022, la CM a estimé que quatre pays du bassin inférieur du Mékong - le Vietnam, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge - avaient produit environ 8 millions de tonnes de déchets plastiques, dont 70 à 90 % étaient des bouteilles et des sacs en plastique, ainsi que du polystyrène. Elle a appelé les quatre pays à lutter contre cette pollution.

Le ministre de l'Environnement, Eang Sophalleth, a déclaré que le protocole d'entente visait à élargir les efforts pour réduire l'utilisation des sacs plastique, et atteindre l'objectif d'un Mékong qui en soit débarrassé. Khvay Atitya, porte-parole du ministère, a déclaré que le Cambodge et le Laos collaboreront à l'élaboration d'un plan d'action commun visant à réduire la pollution plastique le long du Mékong. 

Sea Sophal, fondateur de l'ONG BambooShoot Foundation, qui travaille avec les communautés locales pour nettoyer les déchets plastiques, a déclaré que la coopération permettrait aux deux pays de partager des études, de favoriser la compréhension et de travailler ensemble à l'amélioration de la santé du Mékong. 

« [...] Si les pays en amont ne s'attaquent pas à la pollution plastique, les déchets finiront par arriver au Cambodge. Une telle coopération sur la réduction des plastiques est donc cruciale pour le Cambodge et la région », a déclaré M. Sophal. 

Outre la pollution plastique, le protocole d'entente vise également à prévenir les crimes contre l'environnement, tels que la destruction des ressources naturelles.

Le Cambodge a également lancé la première phase d'une campagne visant à réduire l'utilisation du plastique.

Heng Kimhong, président de l'Association du réseau de la jeunesse cambodgienne, a déclaré que si le protocole d'entente est louable, il est essentiel de garantir la durabilité de ces efforts et d'étendre la coopération avec d'autres parties prenantes de la région. 

« Les pays qui dépendent du Mékong devraient établir une coopération plus large sur les questions environnementales et la réduction de la pollution plastique, plutôt que de limiter les efforts à des collaborations bilatérales entre le Cambodge et le Laos »

Il a suggéré que les organisations régionales telles que la Commission du Mékong fassent davantage pour soutenir les États et assurer une collaboration active entre eux dans la lutte contre la pollution plastique dans le fleuve.

Source : Cambodianess