Appelée Chat Prea Angkal, ou cérémonie du labour royal, cette fête d'origine hindouiste célèbre l'entrée dans la saison des pluies, le début des labours et des récoltes de riz qui en découlent.
Chaque année, sur l'esplanade Veal Meru devant le Musée national (en khmer Veal Preah Mean), les autorités installent une longue parcelle ensablée qui représente symboliquement une rizière présente autrefois à cet endroit. Un haut dignitaire représentant du roi ? qui est le « chef des greniers » du Palais royal ? trace trois sillons dans la rizière sacrée à l'aide d'une charrue tirée par deux b?ufs. Il s'agit du « labour royal ». Une fois les sillons tracées, celle qui incarne la reine et qu'on appelle « Me Huo » sème dans les sillons des grains de riz.
Suite à cela, les b?ufs sont libérés de leur attelage royal, et on les dispose devant 7 plateaux d'or aux contenus différents : un plateau de maïs, de graines de sésame, de riz, d'herbe fraîchement coupée, d'haricots verts, d'eau et d'alcool. Selon les plateaux vers lesquels les b?ufs se dirigent pour se nourrir et se désaltérer, les brahmanes du Palais royal font des prédictions sur la qualité des récoltes à venir.
Si les deux b?ufs choisissent riz, sésame, maïs ou haricots, les moissons seront bonnes. Si les b?ufs boivent de l'eau, les pluies seront abondantes. Par contre, s'ils boivent de l'alcool, c'est annonciateur des pires catastrophes. Quant à l'herbe, elle est aussi mauvais présage, elle avertit du risque d'épidémies et de contagion qu'encoure le bétail.
Ces prophéties sont prises très au sérieux. Les agriculteurs attendent avec ferveur les prédictions, certains que les esprits veillent sur le Cambodge. Le roi, ainsi que le Premier ministre Hun Sen, assistent généralement à la cérémonie.