Les autorités de la province de Sihanoukville ont annoncé qu'elles avaient fermé l’hôtel-casino Jinding, situé sur l'île de Koh Rong Sanloem. L’établissement illégal nuisait à l’environnement et à la santé des habitants. Toutefois, l’association Mother Nature Cambodia reste dubitative face à la décision locale.
A quelques kilomètres en bateau de Sihanoukville, l'île de Koh Rong Sanloem est un petit paradis, entre plages de sable fin et végétation luxuriante. Un paradis notamment perturbé par l’établissement Jinding tenu par Zhou Jianhua, un investisseur chinois. « Il a construit son hôtel-casino illégalement, c’est beaucoup trop près de la mer », dénonce l’activiste James, membre de l’association Mother Nature Cambodia.
Le 24 mai, les autorités de la province de Sihanoukville ont décidé de fermer l’hôtel-casino Jinding. En plus d’être construit sans leur accord, l’établissement était pointé du doigt en raison du bruit et de la pollution qu’il générait. « Leur générateur a provoqué une fuite de pétrole dans la mer. Nous avons fait tester l’eau qui sort de leurs tuyaux par l’Institut Pasteur. Le résultat indiquait que l'eau polluée provenait directement des toilettes et contenait des parasites qui peuvent causer de nombreuses maladies », déclare l’activiste. En déversant ses eaux usées dans la mer, l’établissement affecte donc non seulement l'environnement mais aussi la santé des touristes et des habitants de l’île.
Le 22 mars, les autorités de la province de Sihanoukville avaient ordonné la fermeture du casino, mais celui-ci continuait à fonctionner malgré l’interdiction. « Le propriétaire n’a pas tenu compte de leurs instructions, il s’en fiche et ne respecte pas la loi cambodgienne. », explique James avec amertume. La décision du gouvernement fin mai rend le militant de Mother Nature dubitatif. Il espère que l'hôtel-casino sera mis définitivement hors service cette fois.
D’après l’association Mother Nature Cambodia, il existe plus de 80 établissements de jeux d’argent à Sihanoukville, généralement construits par des chinois. « Avec l’arrivée des casinos, d’autres problèmes sont apparus. Crime, drogue, plages détruites, hausse de la production de déchets… », énumère James, indigné.
Le gouvernement tente d’enrayer les conséquences négatives, à commencer par celle des eaux usées. Pour éviter que celles-ci ne s'écoulent dans la mer, les autorités locales avaient donc déclaré à la fin de l'année dernière que quatre usines de traitement des eaux seraient installées à Independence Beach, O'Samat, Sokha Beach et Ochheuteal.
« Nous ne savons pas quand la construction de ces réservoirs prendra fin. Il y a une opacité des autorités en la matière. En attendant, les eaux usées continuent d’être déversées dans la mer », soupire le défenseur de l'environnement. D’après la loi cambodgienne, les hôtels et les casinos devraient tous avoir leur propre système de filtrage. S'ils n’en ont pas, le gouvernement ne devrait pas leur permettre de poursuivre leur construction. « Si les autorités les autorisent, cela signifie qu'ils leur permettent implicitement de rejeter leurs eaux usées dans la mer », conclut-il.