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MONDULKIRI - Médecine traditionnelle des Bunong

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 16 juin 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

François Chassagne, pharmacologiste de l'Université Paul Sabatier de Toulouse a étudié la médecine traditionnelle des Bunong de la région du Mondulkiri au Cambodge. Ce peuple utilise de nombreux remèdes issus du monde animal et végétal afin de guérir certaines pathologies auprès des villageois. Un des remèdes assez surprenant contre les brûlures par exemple est le lait maternel du tigre.

Des chercheurs français et cambodgiens ont pu identifier plus de 200 molécules actives issues de végétaux et plus de 22 issues d'animaux, ayant des propriétés pharmacologiques. Certains de ces principes actifs ne sont même pas connus par la médecine moderne. Avec la surexploitation des forêts de la région, la flore et la faune du Cambodge disparaissent peu à peu du paysage, et bientôt ce sera tout un patrimoine « biologique » qui disparaîtra avec. Chez les Bunong, qui représentent un groupe autochtone de plus de 33.000 individus réparties dans le nord-est du Cambodge, les propriétés de ces plantes et animaux proviennent à la fois des esprits et des ancêtres qui ont su en tirer les principes actifs, soit en faisant bouillir et réduire ces plantes en décoction, soit par exemple les mélanger avec de l'urine afin de guérir certaines blessures.

Il a été démontré que certaines de ces substances ont des effets analgésiques et anti-inflammatoires. 

La déforestation illégale entraine une raréfaction importante de ces espèces, et bientôt les Bunong vont perdre l'accès à cette médecine traditionnelle peu onéreuse. Ils vont devoir s'orienter vers des cliniques locales qui manquent d'ailleurs de personnel et de fonds pour subsister. Même si la constitution et des lois sont là pour protéger les peuples autochtones, elles sont régulièrement bafouées. Dès que les forêts de la région auront disparu, les Bunong du Mondulkiri seront forcés de se tourner vers la médecine occidentale car les ressources naturelles, qui commence déjà à se faire rares, auront irrémédiablement disparu du paysage. Un autre gros problème pour les Bunong c'est qu'ils sont confrontés aux nouvelles plantations des hévéas sur leurs terres ancestrales par la Société Financière des Caoutchoucs domiciliée au Luxembourg avec l'autorisation du gouvernement cambodgien qui lui a attribué une concession économique.

Jennifer Hautefeuille (www.lepetitjournal.com/cambodge) jeudi 16 juin 2016.

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Publié le 16 juin 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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