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Indice de perception de la corruption : le Cambodge encore à la traîne

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Conférence de lancement de l'indice mondial de perception de la corruption 2019 à l'hôtel Raffles-le Royal, jeudi 23 janvier 2019. Photo fournie
Écrit par Pierre Motin
Publié le 26 janvier 2020, mis à jour le 3 septembre 2023

Le Cambodge se classe désormais à 162e position sur 180 pays sur l’indice de perception de la corruption 2019 publié le 23 janvier par Transparency International. Le pays perd une place par rapport à l’année dernière, et se classe en dernière position au sein de l’ASEAN.

L’ONG Transparency International a publié jeudi 23 janvier son indice de la perception de la corruption 2019. Le Cambodge perd une place et est désormais classé à la 162e position sur 180 pays, et voit sa note globale stagner à 20 points sur un maximum de 100. 

« Le Cambodge a pris des mesures encourageantes pour réduire la corruption sectorielle, par exemple en matière de petite corruption. La perception de recettes fiscales et douanières se déroule mieux grâce à plusieurs réformes, a indiqué Pech Pisey, directeur par intérim de Transparency International au Cambodge. Cependant, si les questions de la grande corruption et de la corruption politique ne sont pas résolues, la corruption continuera de créer de l’injustice sociale et menacera le développement du Cambodge. »

L’indice international établi chaque année par le siège berlinois de Transparency International classe 180 pays et territoires par rapport à la perception du niveau de corruption du secteur public par les experts et les milieux d'affaires. Le Cambodge obtient pour l’année 2019 un score de 20 points sur une échelle allant de 0 à 100, faisant de lui le pays avec le plus mauvais score au sein de l’ASEAN, et le troisième plus mauvais score de la région Asie-Pacifique. A titre de comparaison, la Corée du Nord obtient 14 points, la Chine 39 points et le Vietnam 33 points.

Selon Ou Virak, fondateur du Future Forum, il faut prendre au mot les paroles du premier ministre Hun Sen, qui a déclaré que « l’injustice alimente l’instabilité », et ne pas avoir peur de s’attaquer directement aux questions de corruption dans le royaume. « Je suis confiant que la corruption va diminuer au Cambodge, confie l’analyste. Les jeunes sont moins matérialistes que les générations plus âgées, qui sont marquées par la peur et l’insécurité. » 

 

 

 

 

 

Transparency International Cambodia appelle notamment le gouvernement cambodgien à mettre à son agenda plusieurs réformes. L’ONG demande notamment que la loi anti-corruption soit amendée pour rendre obligatoires les déclarations publiques de patrimoine, mais aussi que l’accès des citoyens aux informations publiques soit renforcé, et qu’une loi protège les lanceurs d’alerte.

Établi pour la première fois en 1995, l’indice de la perception de la corruption agrège des données provenant de différentes sources comme l’Economist Intelligence Unit, la Banque mondiale, le Forum économique mondial ou le Varieties of Democracy Index.

Nop Vy, directeur médias du Centre cambodgien pour les médias indépendants (CCIM) présent lors de la conférence de lancement du classement à l’hôtel Raffles le Royal, ne voit pas d’amélioration en matière de corruption au Cambodge. Pour lui, la corruption est liée à la situation de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit au Cambodge. « Nos tribunaux ne sont pas indépendants, ce qui pose un problème majeur, souligne Nop Vy. Pour mettre fin à la corruption, il faudrait que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire soient indépendants les uns des autres, mais aussi que les médias, parfois appelés “le quatrième pouvoir”, puissent parler de la corruption sans courir de risques. »

Le porte-parole du gouvernement Phay Siphan a rejeté les conclusions du rapport de Transparency International. « Il s’agit uniquement de publicité pour les ONG, qui font la promotion de leurs propres intérêts. Le rapport n’a aucune valeur légale pour nous, nous n’avons pas connaissance de la méthodologie utilisée pour le rédiger, a soutenu le porte-parole du gouvernement. Ils devraient travailler avec l’unité anti-corruption. S’ils font cela, nous agirons immédiatement. » 

 

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Publié le 26 janvier 2020, mis à jour le 3 septembre 2023

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