DANSE - Les apsaras sont de retour

Par Lepetitjournal Cambodge | Publié le 03/04/2013 à 15:44 | Mis à jour le 05/01/2018 à 22:20

 


Les poignets et les doigts se courbent, semblant défier les lois humaines de la souplesse. Une grâce indescriptible émane de ces gestes ancestraux, censés porter vers l'au-delà les souhaits des rois khmers. Les apsaras, déesses dansantes, sont de retour.

Les regards sont énigmatiques, éthérés. Les mains se font fruits, fleurs, feuilles. Les jeunes filles, héritières d'un savoir tombé en désuétude, travaillent d'arrache-pied pour le maintenir en vie.

Dans les années 70, le régime marxiste totalitaire des Khmers rouges avait tout détruit pour reconstruire une société nouvelle. A terre la médecine, l'éducation, la monnaie. Exécutés sommairement les bourgeois et les intellectuels. Près de deux millions de personnes sont mortes.

Forcément, la danse n'y a pas survécu.

Mais la voilà qui revient peu à peu, après l'analyse méthodique par les experts des mouvements sculptés sur les murs des temples d'Angkor, joyau architectural mondial situé dans le nord du pays.

On voit donc les danseuses dans les cérémonies officielles et les réceptions des grands hôtels. La danse elle même a été inscrite par l'Unesco au Patrimoine culturel immatériel.

Les danseuses sont choisies dès l'âge de sept ans, pour leurs capacités et leur beauté mais aussi la souplesse et l'élégance des mains. La suite n'est que travail, répétition, souffrance.

A Phnom Penh, une école des beaux-arts forme une nouvelle génération de danseuses. Les statistiques officielles manquent, mais enseignants et responsables affirment qu'il existe désormais quelques centaines de jeunes apsaras dans le pays.

Peu à peu, la pierre s'est remise à bouger. Le mythe redevient réalité.

AFP (http://www.lepetitjournal.com/cambodge) Jeudi 4 avril 2013

 

 

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