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CRISE - Preah Vihear, le temple de la discorde

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 21 juillet 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

bUn face à face tendu entre soldats thaïs et khmers, on n'avait pas vu cela depuis plus d'une décennie. A l'origine de cette crise, la décision de l'Unesco d'inscrire le site de Preah Vihear au patrimoine mondial de l'humanité. Sur place, la tension est croissante en attendant le sommet entre Hun Sen et Samak Sundaravej, les deux premiers ministres

(Crédit: ASEAN VIEW REPORT)

L'inscription du site de Preah Vihear au patrimoine mondial décidée au début du mois est assurément une pilule difficile à avaler pour la Thaïlande qui, malgré une décision rendue en faveur du Cambodge par la cour de justice internationale en 1962, continue de lorgner sur ce morceau de terre. Ce n'est pas tant pour ces 4.6 Kms que militaires thaïs et khmers se regardent dans le blanc des yeux depuis le 16 juillet. Mais pour le site de Preah Vihear, datant du 11ème siècle, qui abrite plusieurs temples bouddhistes, religion ultra majoritaire dans chacun des Etats.
Ajoutez à cela les retombés économiques espérées après l'inscription du site au patrimoine mondial de l'Unesco, avec l'ambition de faire de Preah Vihear un deuxième Angkor, et une histoire récente pas franchement rose entre les deux pays, vous obtenez un cocktail qui est en train de plonger les deux voisins asiatiques dans une guerre froide.
C'est l'arrestation de trois Thaïlandais, mercredi, par les militaires cambodgiens qui a véritablement mis le feu aux poudres. Ils avaient illégalement franchi la frontière. Leur action a déclenché les premiers mouvements de troupes. En réaction, la Thaïlande a envoyé une quarantaine de militaires côté khmer. Pas d'effusion de sang, mais une tension croissante depuis lors. Et des renforts des deux côtés. Ce sont maintenant 1000 militaires et gendarmes cambodgiens contre 500 soldats thaïs. Les 900 habitants de Preah Vihear ont été contraints, pour beaucoup, de quitter leurs domiciles.

L'ONU informée, l'ASEAN inquiète
Néanmoins, la diplomatie fonctionne à plein régime. Côté thaï le Premier ministre Samak Sundaravej s'est plaint des "protestataires (anti-gouvernement) qui cherchent à déclencher un conflit ". Une centaine d'entres eux ont d'ailleurs été bloqués par des villageois thaïlandais alors qu'ils s'apprêtaient à entrer au Cambodge, risquant d'aggraver encore un peu plus la situation. Une volonté d'apaisement officielle contredite par les importants mouvements de troupes côté thaïlandais de la frontière. Hun Sen, de son côté, semble bénéficier d'un réel soutien populaire sur ce dossier, une position confortable à l'approche du vote de dimanche prochain. Organisant une tournée des diplomates et délégations militaires sur site, le gouvernement cambodgien tente de calmer la situation sur place tout en obtenant un soutien international. C'est ainsi que le ministère des affaires étrangères cambodgien a choisi d'avertir officiellement le Conseil de Sécurité Onusien, ainsi que l'assemblée générale, de "l'intrusion militaire thaïlandaise". Une décision qui a semble t-il passablement irrité les autorités de Bangkok, alors que l'ASEAN, actuellement présidé par la Thaïlande, a fait part de ses inquiétudes sur le dossier. En attendant, les deux premiers ministres doivent se rencontrer aujourd'hui afin de trouver une issue à la crise.

Alexandre BELLITY. (www.lepetitjournal.com - Cambodge) lundi 21 juillet 2008{mxc}

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Publié le 21 juillet 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

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