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TEMOIGNAGES - Pourquoi ont-ils décidé de partir?

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Écrit par Franco-Roumanie
Publié le 29 mai 2018, mis à jour le 29 mai 2018

De plus en plus de Roumains quittent le territoire pour partir vivre à l’étranger. Selon les chiffres officiels, 3,4 millions de Roumains ont quitté le pays entre 2007 à 2017. Notre rédaction a réuni quelques témoignages pour connaître l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont fait le choix de partir.

 

 

Radu, 67 ans :

J’ai quitté la Roumanie car j’avais compris que la bande de mafieux qui avaient confisqué la Révolution, soutenue par des factions de la Securitate, en faisant tuer 1100 personnes innocentes en décembre 89 pour créer la confusion et avoir le temps de mettre en place un nouveau pouvoir, n’allait pas lâcher le «morceau». La preuve, après tout ce temps, on n’a puni personne pour tous ces morts, ni pour les atrocités commanditées en juin 90 par Iliescu et ses acolytes.


 

Madalena, 30 ans :

Ca ne va pas être très original mais je l’ai fait pour des questions d’argent, de bien-être. Je suis diplômée en sciences économiques et en Roumanie j’ai trouvé un emploi payé 200 euros ce qui rendait mes fins de mois extrêmement difficiles. J’ai donc décidé de tenter ma chance en France, ce qui n’a pas été simple tous les jours. Je me suis orientée dans l'hôtellerie où je gagne actuellement plus de 2000 euros. La Roumanie me manque c’est sûr mais j’ai fait ce choix pour mieux vivre et je ne le regrette pas, pas encore du moins (rire).


 

Doina, 75 ans :

En ce qui me concerne, j'étais, avec mon mari, sur la liste que Giscard d'Estaing avait envoyé aux autorités roumaines avant sa visite en Roumanie. L'écrivain Ben Corlaciu faisait une grève de la faim au Trocadéro, pour obtenir le fait que sa famille le rejoigne à Paris. Alors on a trouvé bon de se débarrasser de certains Roumains qui avaient des membres de la famille vivant à Paris, en proposant un passeport pour une visite, sans mentionner que le retour n'était pas possible... Détail qu'on a remarqué trop tard : la date à laquelle les passeports avaient été établis était antérieure à celle où nous avions été convoqués pour qu'on nous propose un passeport ! Une fois descendus de l'avion, il n'y avait plus rien à faire...

 

 

Laura, 42 ans :

Comme la conjoncture économique était plus favorable, mon mari a commencé à travailler en France et moi et mon fils on était restés en Roumanie. C'était pas facile ni pour mon mari ni pour moi. J'étais consciente qu’un jour il faudrait choisir l’un des deux pays. J'admets que quand je suis arrivée en France pour la première fois je suis tombée amoureuse mais je n’étais pas prête à quitter mon pays car j'avais encore mon père là-bas. Mon papa a toujours voulu que je parte, que j’ai une meilleur vie, quand il nous a quitté, ça été le déclic et je suis partie la mort dans l’âme. Maintenant j'ai deux pays et je les aime de la même façon car j'ai trouvé ici le complément qui me manquait en Roumanie. La France me complète d'une manière incroyable et je ne regrette pas le moment où je l'ai choisi mais je suis aussi une Roumaine très fière de son pays et qui essaye de le faire connaître aux autres.

 

 

Alina, 24 ans :

Fête franco-roumaine dans le campus universitaire de Cluj- Napoca. Les étudiants français étaient en stage Erasmus. Un coup de foudre réciproque, un premier amour des deux côtés, un "Viens, je t'amène" suivi de "Je l'aime à mourir" (Cabrel) joué à la guitare et de "Petite Marie" et me voilà ici (rire).

 

auteur-gregory-rateau

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Publié le 29 mai 2018, mis à jour le 29 mai 2018

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