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BUCAREST CENTENAIRE - Le Palais de la Bourse, du commerce au savoir

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Flickr / Ștefan Jurcă
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 25 mars 2021, mis à jour le 25 mars 2021

Nous pouvons dire que les finances et l'érudition se sont complétés réciproquement dans l’enceinte de ce somptueux palais de Bucarest. Il y a plus d’une moitié de siècle que l’ancien siège de la Bourse de Bucarest abrite la filiale centrale de la Bibliothèque Nationale de Roumanie. Paradoxalement, ces deux institutions poursuivaient un but commun, à savoir la consolidation de l’autonomie socioculturelle de la Roumanie réunie. Ainsi, le peuple roumain s’était enrichi deux fois, suite à l’émergence du capital étranger, mais aussi grâce au fond impressionnant de la bibliothèque.

 

Les documents officiels attestent tous du fait que la Bourse roumaine fut fondée en 1881, suite à l’initiative du roi Charles I, le décret royal étant anticipé par l’adoption de la Loi concernant les bourses, les médiateurs d’échange et les médiateurs de la marchandise. Son activité proprement-dite débutera une année plus tard, la Bourse se trouvant sous l’égide de la Chambre du commerce et de l'industrie. Dans ce contexte, le côté visionnaire de ce même monarque lui permit de saisir la nécessité d’élever un siège adéquat pour cette institution.

Les plans du Palais de la Bourse ont été élaborés par un autre célèbre diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris - l’architecte Stefan Burcus. Pendant son séjour dans l’Hexagone, Burcus a travaillé dans les ateliers de Julien Guadet et d’Edmond Jean Baptiste Paulin, dont il s'est inspiré en adoptant deux langages architecturaux en vogue : l’éclectisme et l’académisme français. Après son retour au pays, il ne résista pas longtemps à la tentation de rajouter des touches néo-roumaines ç ces styles déjà consacrés.

Marquant le début du siècle dans le Petit Paris, il crée un bijou architectural, situé dans le centre-ville, sur les ruines de la maison appartenant au boyard valaque Barcanescu. Les travaux débutèrent en 1906 et durèrent pas moins de six ans ; le prince Ferdinand et la princesse Maria étaient tous les deux présents lorsque la première pierre fut posée. Au niveau de sa structure, l’immeuble respecte les principes fondamentaux de l’académisme français, misant sur l’harmonie parfaite des perspectives. Grâce à sa disposition sur un coin de rue, le Palais fut longtemps considéré comme un monument d'une majestuosité simple et belle; l’entrée principale étant marquée par une façade d’ordre colossale, en style néo-classique, dont les colonnes souples étalent leurs chapiteaux aux feuilles d’acanthe. Le fronton, mais aussi les broderies sculpturales et les bossages ont été réalisés par le sculpteur de la Maison Royale, Emil Wilhelm Becker. Au-dessous de la voûte ronde du premier étage, l’artiste d’origine allemande a créé un groupe statuaire: une tête de lion encadrée par la représentation allégorique de l’Industrie et de Mercure, le messager des dieux dans la mythologie romane.

L’intérieur du Palais fut aménagé à la mode européenne en ce qui concerne les institutions publiques de l’époque. Les deux étages supérieurs étaient destinés à la Chambre de commerce et de l'industrie. On y retrouve des guichets, les bureaux des salariés et des patrons, une salle de réunion mais aussi des points de travail pour les spécialistes du domaine. Le rez-de-chaussée semblait prouver l’applicabilité des stratégies formulées par ces experts, car il s'agissait d'un milieu commercial.

Pendant la période de l'entre-deux-guerres, de ces boutiques résonnait une sorte de symphonie des négociations, car les vendeurs s’offusquaient si les clients n’essayaient pas de négocier. A côté, depuis un café bohème ou depuis une brasserie, d’autres Bucarestois suivaient avec beaucoup d’intérêt ces vaudevilles spontanés. Dès 1955, le silence est tombé sur les couloirs de l’ancien Palais de la Bourse - dans le nouveau siège de la Bibliothèque Nationale, on entend à présent la seule voix de l'esprit.

 

 

Sources : Bucurestiivechisinoi.ro, Jurnalul.antena3.ro

 

Ana Maria Rosca 

 

 
 

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Bucarest/Centenaire
Publié le 25 mars 2021, mis à jour le 25 mars 2021

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