La Roumanie recevra une réponse concernant son adhésion à l'espace Schengen lors du conseil "Justice et Affaires intérieures" (JAI), prévu les 7 et 8 mars à Bruxelles. A l'approche de cette rencontre, des tensions se sont déclarées entre le président Traian B?sescu et le gouvernement. De plus, l'Allemagne a d'ores et déjà annoncé qu'elle s'opposerait à cette adhésion.
Photo : D.R.
A l'approche du conseil "Justice et Affaires intérieures", de nouvelles tensions entre le Premier ministre Victor Ponta et Traian B?sescu se sont déclenchées. Victor Ponta a déclaré samedi que "si la décision se traduit par un nouveau report (...), l'entrée dans l'espace Schengen ne sera plus une priorité au programme du gouvernement". Ces propos vont dans le sens des déclarations faites vendredi par Titus Corl??ean, le ministre des Affaires étrangères : "Un éventuel report ne serait pas une décision correcte (?) Mais nous avons vécu sans Schengen, nous pouvons vivre toujours sans." Le président Traian B?sescu s'est quant à lui fermement distancié des propos du ministre des Affaires étrangères. Il a invité M. Corl??ean à "renoncer à des affirmations de ce genre, de manière à ne pas créer une fausse perception au sein des Etats membres de l'Union européenne concernant l'agenda européen de la Roumanie". Il a également précisé que l'adhésion à Schengen restait un objectif à atteindre le plus rapidement possible.
Le veto allemand
Quoi qu'il en soit, l'adhésion rapide de la Roumanie à Schengen est devenue plus qu'incertaine. En effet, Hans-Peter Friedrich, ministre allemand de l'Intérieur, a déclaré, lors d'une interview pour l'hebdomadaire Spiegel, que l'Allemagne souhaite empêcher une adhésion rapide de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen. Lors du conseil JAI de cette semaine, Berlin devrait donc user de son droit de veto si Bucarest et Sofia insistent pour déterminer une date précise de leur adhésion. Il a également précisé qu'"une adhésion partielle, concernant les frontières aérienne et maritime, n'est pas non plus d'actualité". Selon lui, "l'extension de l'espace Schengen sera acceptée par les citoyens allemands seulement si les conditions essentielles sont réunies, ce qui pour le moment n'est pas le cas". Bucarest a aussitôt réagi à ces propos, rappelant que la Roumanie a rempli tous les critères conformément au traité de l'UE et des acquis Schengen. Lors d'un communiqué, les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères ont précisé que "la Roumanie réaffirme sa position, le processus d'adhésion ne dépend pas d'autres critères que ceux stipulés clairement dans le traité".
Julia Beurq (www.lepetitjournal.com/Bucarest) lundi 4 mars 2013
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