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MARCHÉ - La vie à Obor

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 7 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
Le marché d'Obor, au centre de la capitale est le plus grand de Bucarest. C'est aussi le moins cher et on y trouve de tout. Il vit malheureusement ses derniers mois en plein air. Bientôt il sera déplacé au rez-de-chaussée d'un centre commercial en construction{mxc}

Le marché provisoire d'Obor est installé sur un ancien parking, à côté de sa place habituelle sur laquelle on construit un complexe commercial moderne. Le marché aura sa place au rez-de-chaussée du bâtiment. En arrière plan, les halles en briques rouges.

Se faufiler dans le marché d'Obor, c'est un peu comme entrer dans une fête foraine. On laisse une réalité pour en découvrir une autre. En fond sonore, des airs de "manele"(musique commerciale aux rythmes orientaux) que les marchands de K7 audio -ça existe encore- mettent à tue-tête. Les étalages sont des gros cubes en plastique jaune où les marchands posent leurs fruits et légumes.
"Eh ! Jeune homme, regarde mes pommes, quinze milles le kilo !" 1,5 leu, c'est aussi le prix du kilo d'oignons, de choux, de carottes ou de pommes de terre. Les allées sont remplies de Bucarestois qui viennent parfois de l'autre bout de la ville pour faire leur marché. Une fois passé l'espace fruits et légumes, on arrive dans une zone plus tranquille avec toutes sortes de produits, des services de table en porcelaine, des articles de pêche ou de la lessive dont la marque est curieusement inconnue. Un peu plus loin, les terrasses de vendeurs de "mici"-rouleaux de chair à saucisse- sont pleines. Les anciens du quartier les dégustent avec un bout de pain et une bière. Il est 10 heures du matin.

Une vieille dame vend les poireaux, les carottes et les radis noirs de son jardin. "Tu veux faire une photo ? Combien ça me coûte ? Ah, c'est pour le souvenir... Tu pourras m'en donner une ? Je veux l'envoyer à mes enfants. Pour me retrouver, tu demanderas Pavilla de Balan."


La fin d'une période
Obor, ce sont aussi des halles. Construites en 1946, elles étaient alors considérées comme les plus modernes d'Europe de l'Est. Privatisé après la révolution de 1989, le bâtiment de briques rouges est aujourd'hui classé monument historique. À l'intérieur, on trouve des boucheries, des fromageries ou des quincailleries.
Si cette construction est mal entretenue et peu mise en valeur, elle devrait pourtant survivre au projet de modernisation du marché d'Obor voté par la mairie du secteur 2 il y a un an. Un méga complexe commercial est en effet en construction sur le lieu historique du marché. En attendant, les étales ont été déplacés sur un ancien parking avoisinant. "Piata Obor, c'est là-bas, où ils construisent. On a été déplacé ici mais c'est provisoire. À la fin des travaux, on sera au rez-de-chaussée du centre commercial", explique une marchande de pommes.
Tout un espace sera en effet réservé pour le marché, qui répondra ainsi aux normes sanitaires. Mais c'est aussi tout un pan de l'histoire de Bucarest qui va être nettoyé. Au grand regret de cette habituée : "Le marché d'Obor, il est là depuis 300 ans mon petit..."

Deux balayeuses ont aussi vu l'appareil photo. "Hé, jeune homme ! Tu nous prends nous aussi en photo ? Bon, faut qu'on se fasse belle?"

Texte et photos : Jules Ravaud Mercier. (www.lepetitjournal.com - Bucarest) jeudi 7 février 2008{mxc}

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Publié le 7 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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