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COUP DE COEUR - Le musée «vivant» de Tecsesti

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Écrit par Sarah Taher & Grégory Rateau
Publié le 11 mai 2017, mis à jour le 15 mai 2017

La rédaction est allée à la rencontre de Ionut Onea, un bucarestois qui a eu l'idée un peu folle de se lancer dans la construction d'un musée «vivant» dans les montagnes Apuseni. Le musée s'étend sur plusieurs hectares et a pour objectif la construction d'habitats de différentes périodes historiques (néolithiques, daces, médiévales, ...) qui seront ensuite habités par les visiteurs. Pour Ionut et ses volontaires, c'est une belle alternative au tourisme classique, un moyen de préserver les traditions, et c'est un projet interdisciplinaire combinant l'histoire, la recherche ethnographique, l'agriculture écologique et la promotion du patrimoine.

Photos: Felician Bota

 

A quoi travaillez-vous en ce moment au Musée Vivant de Tecsesti?
Actuellement nous travaillons au secteur «néolithique» où nous construisons avec une équipe de volontaires des reproductions de ce qu'étaient les habitations il y a 5000 - 6000 ans, d'après les travaux de recherches des scientifiques et des architectes. Ca s'organise en 4 ateliers de 2 semaines entre le 3 juillet et le 27 Août, avec à chaque fois, 15 volontaires. En principe, en une semaine et demi on finit une maison, mais nous sommes soumis à la clémence du temps car nous travaillons avec de la terre et le toit est fait en roseaux.
 

 


Quels retours avez-vous eu concernant l'atelier organisé l'année passée?
La plupart des volontaires de l'année passée reviennent et sont très heureux de participer au projet, qui est unique dans le pays. C'est un projet très ambitieux car nous voulons reproduire des habitations de différentes époques, depuis les débuts de l'humanité. L'année passée nous avons construit un four en argile, la maison du cuisinier, et cet été on terminera la maison du guérisseur, du potier et du pêcheur.




Que pensent les locaux qui habitent les alentours, de votre projet?
C'est une zone très isolée. A part nous qui restons 4, 5 mois par an, il existe un village avec environ 15 personnes assez âgées. Une partie d'entre eux s'est même impliquée activement dans le développement du musée et nous a appris un tas de choses. En général ils ont accueilli le projet à bras ouverts et sont très heureux que quelqu'un vienne frapper à leur porte. Le problème c'est que les maisons sont chacune sur une colline, donc pour se rendre visite ils doivent descendre puis remonter pendant 15 minutes. Du coup ils se voient plus rarement, surtout le Dimanche à la messe, c'est leur Facebook à eux (rires). L'hiver nous avons une activité de recherche et de recueil du folklore: ils nous racontent des traditions, des légendes, des contes, des chansons. Nous ne voulons pas que cette histoire vécue par eux disparaisse.
 


Qui habitera cet endroit?
On formera une communauté et le principal mode de financement est le tourisme. Les touristes viennent comme dans un musée voir les maisons mais avec en plus, la possiblité d'y habiter et de connaitre la façon de vivre de nos aïeux, d'où le nom de musée vivant. C'est une leçon d'histoire appliquée.



Comment financez-vous ce projet?
Etant un projet apolitique, nous n'avons pas beaucoup de fonds, notre financement vient principalement des donations et des sponsors. En ce moment nous déroulons une campagne de récolte de fonds sur une platforme de fundraising, et en échange des dons, les internautes reçoivent des «cadeaux» comme des invitations au musée, un recueil de musique folkloriques, ou une invitation au festival organisé chaque année, Nedeia, au mois d'Août, où nous fêtons la fin des travaux d'été, d'après une ancienne tradition roumaine.


Comment est née l'envie de construire ce lieu?
Depuis tout petit je voyage, je fais des randonnées, je suis un amoureux de la montagne et c'est mon rêve de construire une vie au plus près de la nature, mais aussi de préserver les traditions de nos aïeux. Nous vivons des temps où nous sommes en permanence bombardés par les informations et où tout tourne autour de l'argent, c'est pourquoi je cherche le bonheur de vivre sainement au sein de la nature. De mon point de vue c'est dur, mais si on est plusieurs, c'est faisable, c'est pourquoi je veux créer une communauté. En ce moment chez les jeunes il y a une tendance de retour vers les zones rurales, ce qui serait idéal pour le tourisme et pour le pays.

Pour soutenir le projet, cliquez ici.


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Propos recueillis par Sarah Taher et Grégory Rateau (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - Vendredi 12 mai 2017

 

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Publié le 11 mai 2017, mis à jour le 15 mai 2017

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