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Le Verborgene Museum a fermé ses portes

 L'entrée du Verborgene museum à Berlin L'entrée du Verborgene museum à Berlin
© Museumsportal-berlin.de
Écrit par Ludovic Tölg
Publié le 8 février 2022, mis à jour le 9 février 2022

Le 1er janvier dernier, le Verborgene Museum, dédié aux femmes artistes oubliées, a cessé son activité.

 

C’était un musée d’un genre nouveau dans l’art contemporain. Rassemblant uniquement des œuvres de femmes artistes dont le travail aurait pu ne jamais être reconnu, le "musée enfoui" n’est plus.

 

Après 35 ans d’existence et une centaine d’expositions organisée depuis sa création, le Verborgene Museum n’a pas suffisamment de moyens financiers pour continuer son activité.Pour Marion Beckers, conservatrice et cofondatrice du musée, ces difficultés de financement sont plutôt simples à expliquer. Dans un article paru dans The Art Newspaper, elle expliquait ceci : « Il est très difficile d'obtenir des financements pour travailler sur des artistes inconnus, c'est beaucoup plus facile si vous travaillez sur Picasso. »

 

A cela s’ajoute le départ à la retraite du personnel du musée, déjà peu nombreux lorsque ce dernier était encore ouvert.

 

La création du musée, un travail de recherche conséquent

C’est en 1987 que débutent les démarches qui aboutiront à la naissance de l’établissement. Evelyn Kuwertz et Gisela Breitling, deux artistes qui vivent à Berlin, décident de parcourir les dépôts des différents musées de la capitale allemande. L’objectif est de regrouper les œuvres artistiques réalisées par des femmes. Plus de 500 oeuvres de femmes réparties sur cinq siècles d’histoire ont pu être (re)découvertes, grâce aux archives du Brücke-Museum, du Bauhaus ou même de la réserve de la Gemäldegalerie. Pour la plupart des œuvres exposées, celles-ci datent de l’époque moderne.

 

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le projet émane d’une association, qui dispose donc de moyens limités. Bénévolat et demandes de financement de projets permettent ainsi d’établir ce Verborgene Museum, lieu d’exposition mais aussi de rencontre entre les femmes artistes. La découverte des œuvres de ce musée ont souvent été faites dans des endroits insolites, comme des greniers de particuliers.

 

Une diversité des catégories artistiques

Si l’art contemporain semblait majoritaire dans les expositions du Verborgene Museum, force est de constater que s’y croisaient aussi bien photographie, peinture que sculpture.

 

Une des artistes phare du musée était l’allemande Lotte Laserstein (1898-1993). Issue d’une famille juive, elle doit fuir l’Allemagne nazie, abandonnant sa carrière de peintre pourtant bien partie. Ses œuvres sont peu à peu oubliées, mais Laserstein retrouve la célébrité dans les années 1990, suite aux recherches du Verborgene Museum et d’historiens de l’art. En 2003, le musée lui consacre une exposition, en réunissant ses tableaux pourtant dispersés dans le monde entier.

 

D’autres artistes comme Lotte Jacobi, Eva Besnyö encore Frieda Riess, toutes photographes, ont vu leurs oeuvres exposées au Verborgene Museum.

 

Et après ?

Même si le musée a mis à fin à son activité, la Berlinische Galerie va reprendre le flambeau. Une question semble donc s’imposer. Comment préserver la particularité de ce musée, désormais sous la direction d’une institution bien plus reconnue ?

La Berlinische Galerie a déjà proposé une nouvelle exposition sur la sculptrice Louise Stomps, qui s’est terminée le 17 janvier dernier.

 

 

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