En ce début décembre, les supporters de l’Union Berlin se sont mobilisés pour la construction d’habitations mobiles afin d’aider les sans abris face à l’hiver et aux nouvelles règles 3G.
Les supporters de l’Union, qui suivent habituellement ensemble les matchs de leur équipe, se sont consacrés ce dimanche 5 décembre 2021 à la construction de ces fameuses maisonnettes, un projet alors bien en dehors du football.
Ils souhaitent mettre à profit leur cohésion pour s’engager ensemble pour les sans-abris de Köpenick et de Berlin, avec ces « tiny homes » qui doivent garantir un toit aux personnes sans domicile fixe en hiver. C’est alors en collaboration avec l’association « Little Home », fondée à Cologne par Sven Lüdecke, que les supporters de l’Union ont construit jusque-là, trois abris temporaires. Un chiffre qui devrait s’agrandir dans les mois à venir.
L'esprit d’« Union » au profit des sans-abris
A travers différents projets, cela fait déjà quelques années que l’Union Berlin et ses supporters soutiennent les personnes sans domicile fixe. Dimanche 5 décembre, ce sont une cinquantaine de fans qui se sont rejoints pour la construction de boxes d’habitation mobiles peints aux couleurs de l’Union, rouge et blanc, pour montrer l’esprit du club. A l’intérieur de ces maisonnettes de 3 mètres carrés est disposé un matelas, une étagère, une trousse de premiers secours, un extincteur, des toilettes de camping et un petit plan de travail pour y cuisiner. Le projet est entièrement financé par des dons. L’engouement pour l’action a été immédiat et les organisateurs ont été submergés par le nombre d’inscriptions alors supérieur au nombre de personnes nécessaires pour la construction.
Mais le projet ne fait que commencer et dans les mois à venir l’aide sera toujours très importante car au cours de l’année prochaine, les fans de l’Union souhaitent construire au moins dix maisonnettes. 68 "Little Homes" de ce type existent déjà à Berlin et sont accessibles aux sans-abris. Certaines personnes vivent entre trois et douze mois dans une habitation mobile. Pour la mobilisation de ce dimanche, il a fallu environ trois heures aux 50 supporters pour monter une maisonnette. Ainsi, elles peuvent être livrées et occupées le jour même de leur construction.
La prochaine journée d'action, au cours de laquelle d'autres tiny homes seront construites, est prévue pour mars. Là encore, les supporters de l'Union veulent montrer qu'ils pensent à bien plus qu'à leur club de football.
L’impact de la règle 3G sur les quais de gare pour les sans-abris
Depuis mercredi, la règle de la 3G s’applique également aux quais de gare dans les transports en commun berlinois, et elle concerne également les personnes sans-abris qui utilisent ces espaces publics pour se protéger du froid et de l’humidité. Alors que les températures négatives arrivent à Berlin, les endroits chauds et secs sont d’autant plus nécessaires et le projet de l’association « Little Home », porté par les fans de l’Union, apparait alors comme une première solution.
Mais face aux nouvelles régulations dans la capitale, les personnes sans abri ne peuvent faire exception à la loi. La CDU berlinoise critique d’ailleurs la nouvelle coalition au gouvernement sur le fait que cette règle s’applique également aux sans-abris, qualifiée de « signe de froideur sociale maximale » par le président du groupe parlementaire Kai Wegner. Le parti demande alors des bus pour le froid et des offres de vaccination plus accessibles pour les sans-abris. La Berliner Stadtmission indique que dans ses foyers, 50 à 60 % des personnes ont profité de l’offre de vaccination, un chiffre un peu en dessous de la population totale berlinoise mais qui montre que des offres de tests et de vaccination ont été considérablement élargis pour les sans-abris, afin qu’ils remplissent les conditions 3G.
En 2020, l’Association pour le travail socio-culturel (VskA) recensait près de 2.000 personnes sans-abri dans l’espace public à Berlin. Même si les chiffres collectés ne permettent pas selon la VskA de déterminer le nombre exact de Berlinois et Berlinoises sans abri, ces valeurs permettent néanmoins, de tirer des conclusions sur l’ampleur de la situation à Berlin. En 2022, un nouveau recensement aura lieu et pourra permettre, pour la première fois, d’obtenir des chiffres comparables sur deux recensements et permettre de proposer des aides et services encore meilleurs et plus adaptés à leurs besoins.
Pour Elke Breitenbach, sénatrice berlinoise en charge des affaires sociales, le recensement est un moyen très important pour répondre à l’objectif principal pour que personne ne soit obligé de dormir dehors à Berlin d’ici 2030.
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