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Le retour de la domination de Berlin au hockey ?

Victoire des Eisbären Berlin en 2005Victoire des Eisbären Berlin en 2005
© David Herrmann - Wikipédia CC (Titre des Eisbären Berlin 2005)
Écrit par Guillaume Tarde
Publié le 13 janvier 2022, mis à jour le 13 janvier 2022

Champions en 2021, les joueurs des Eisbären Berlin, qui sont en tête du classement de la saison 2022, peuvent-ils asseoir leur domination comme entre 2005 et 2013, lorsqu'ils furent sacrés 7 fois ?

 

2021, le retour au sommet

Après plusieurs années de domination sans partage sur la ligue allemande de hockey, la DEL, le règne des Eisbären de Berlin prend fin en 2014. L’équipe sacrée en 2013 pour la 3ème fois consécutive et pour la 7ème fois depuis 2005 s’engouffre alors dans une traversée du désert de plusieurs années avant de se relever.

 

En 2019, Stéphane Richer, entraîneur intérimaire et directeur sportif des Eisbären Berlin décide de céder sa place après des résultats encore loin des ambitions du club. L’affaire fait grand bruit puisqu’il est remplacé par un de ses amis, Serge Aubin alors entraîneur des Freezers de Hambourg. Des voix émergent contre un entre-soi que l’on suppose néfaste pour les performances du club. Stéphane Richter prend alors la parole pour défendre ce choix avant tout sportif, « Je connais Serge depuis longtemps. Mais je l'ai fait venir pour ses qualités d'entraîneur. »

 

Après sa nomination en mai 2019, Serge Aubin prend l’équipe en main et impose sa vision pour décrocher une quatrième place pour sa première saison sur le banc de l’équipe de la capitale. À la fin de la saison suivante, en 2021 donc, Serge Aubin éteint les critiques en remportant le titre après 8 ans de disette pour les Eisbären. « Serge trouve toujours les mots justes pour que l'équipe applique sa vision du hockey et que chacun comprenne son rôle. Il est un élément très important de la réussite », déclare Stéphane Richer comme pour enfoncer le clou sur son choix tant décrié 2 ans auparavant.

 

L’équipe semble bien remise sur les rails et entame 2022 en tête du classement provisoire de la ligue avec près de 73 points quand son dauphin Mannheim n’en compte que 65. Prochain match, le vendredi 14 janvier contre le EHC Red Bull München à 19h30…

 

Titre des Eisbären Berlin en 2006
© David Herrmann — Travail personnel, CC (Titre des Eisbären Berlin en 2006)

 

Une équipe soudée et des joueurs de talent

Parmi les clés de la réussite pour expliquer le succès de l’équipe de Berlin, la cohésion d’équipe et la dynamique de groupe sont peut-être à mettre au premier plan.

 

L’entraîneur a, en effet, un certain nombre de joueurs à sa disposition mais c’est à lui que revient la tâche de composer son équipe dont il doit être le chef d’orchestre. « Il est toujours important d'avoir une bonne équipe avec des leaders. Mais le grand leader - comme je le dis toujours - c'est l'entraîneur » renchérit Stéphane Richer. Serge Aubin, lui, évoque le « style berlinois » qu’il essaie d’insuffler dans l’équipe et qui se veut être « un hockey sur glace simple, dur et efficace ». Pas de fioritures dans sa stratégie donc, mais une équipe tranchante, concentrée sur la victoire et l’engagement physique.

 

Si l’entraîneur est à mettre à l’honneur, les Eisbären Berlin compte dans leurs rangs des joueurs de grande envergure et ces individualités, lorsqu’elles s’accordent pour jouer à l’unisson la partition de l’entraineur, peuvent prétendre au titre.

 

Le portier des Eisbären, Mathias Niederberger, fait par exemple partie des joueurs qui pèsent de tout leur talent sur les matchs. Le gardien a été un recrutement clé pour le club et se dispute la meilleure place de gardien de la ligue avec Felix Brückmann, son homologue à Mannheim. Ce rempart a une importance capitale dans la réussite de l’équipe sur la glace mais aussi en dehors puisqu’il jouit d’une grande cote de popularité qui rejaillit sur l’équipe.

 

D’autres joueurs ont trouvé une place prépondérante dans le système de Serge Aubin à l’image de Kai Wissman et Jonas Müller. Les statistiques parlent pour eux puisqu’à chaque fois qu’ils ont été sur la glace, les Eisbären ont marqué davantage de buts qu’ils n’en ont encaissés.

 

Par ailleurs, Matt White et Marcel Noebels, eux aussi membres de l’équipe, occupent respectivement la quatrième et la cinquième place du classement des buteurs de la ligue. La présence de tels artificiers et de telles murailles dans le groupe permet donc à l’équipe d’imposer son rythme et son style « simple, dur et efficace ».

 

Un contexte financier favorable

Après maintenant deux ans de pandémie, il est un autre facteur non-négligeable qui pèse sur les performances des équipes : le contexte financier.

 

Si les performances sportives des Eisbären sont indéniables, il est intéressant d’observer qu’elles sont portées par un contexte financier enviable à plusieurs égards. Tout d’abord, le club est, depuis presque vingt ans, la propriété de l’Anschutz Entertainment Group (AEG), dirigé par le milliardaire américain Peter Anschutz.

 

"Le fait que nous fassions partie d'AEG est très avantageux pour nous", ne cache d’ailleurs pas le directeur général des Eisbären, Thomas Bothstede, dans une interview accordée à rbb I 24. Bien qu’il ne souhaite pas communiquer de montants précis, et démente la garantie de 4,5 millions d’euros dévoilée par le « B.Z », il est aisé d’imaginer que les ressources d’AEG profitent indéniablement à l’équipe. Ce soutien financier permet aux Eisbären de traverser cette période d’une meilleure manière que beaucoup d’équipes adverses, notamment en ayant la possibilité de verser tous les salaires.

 

Par ailleurs, la Mercedes-Benz-Arena, stade de l’équipe est la propriété d’AEG. Bien que Thomas Bothstede précise que « l’Arena est sa propre SARL avec des objectifs et des budgets », il reconnaît toujours trouver une solution lorsque se pose la question des financements. Quand d’autres clubs éprouvent des difficultés à payer leur loyer, nul doute que la situation des Eisbären est enviable pour de nombreuses équipes.

 

Mercedes Benz Arena
© Biberbaer — Travail personnel, CC 

 

Néanmoins, la DEL est une ligue très ouverte du fait d’un écart de budget relativement réduit entre les clubs. En effet, par rapport au football par exemple, les écarts financiers entre la première équipe et la dernière ne sont pas révélateurs du niveau de hockey. Ainsi, les Eisbären ont été renversés 4-5 par Bietigheim, menacé de relégation. « Ils étaient meilleurs ce soir-là » résume simplement Stéphane Richer. Le classement est donc loin d’être figé…

 

 

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