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La réforme tant attendue des crèches du Brandebourg est suspendue

Petite fille qui dessine à la crèchePetite fille qui dessine à la crèche
© Jason Sung - Unsplash

La réforme des garderies visant à uniformiser les frais des parents du Brandebourg est suspendue, malgré la frustration des parents. A Berlin, ce problème est réglé depuis longtemps.

 

Une réforme supportée par les parents 

Fin avril, la ministre de l’éducation du Brandebourg Britta Ernst annonce la mauvaise nouvelle : la réforme très attendue de la loi Kita n’aura pas lieu avant 2024. Cette réforme, convenue dans l’accord de coalition du gouvernement du Länder, avait pour objectif d’éviter que les contributions des parents diffèrent considérablement selon les garderies ainsi que de rendre clair l’utilisation de ces fonds. Un projet fortement soutenu par les familles, puisqu’au sein d’une même ville, comme Potsdam, les prix peuvent varier du simple au double. La ministre avait elle-même déclaré lors de l’annonce de la réforme « Même pour les experts, il est actuellement difficile d'expliquer comment le système de garderie du Brandebourg est financé ». Enfin, la loi devait aussi améliorer le programme éducatif des crèches pour faciliter la transition vers l’école primaire.

 

Seulement, selon le ministère, la réforme qui devait voir le jour en 2023 est suspendue en raison d’une surcharge liée à la crise ukrainienne et à la pandémie de Covid. « Compte tenu de la situation de crise actuelle, qui s'est encore aggravée avec la guerre en Ukraine et qui met les districts à rude épreuve, ainsi que des risques de financement que la réforme du droit des crèches fait peser sur les districts, nous estimons qu'il est nécessaire de suspendre la réforme » a déclaré Siegurd Heinze, vice-président de l'association des districts du Brandebourg. Selon le Tagesspiegel, ce serait aussi lié au départ d’un des principaux fonctionnaires de la réforme.

 

Cette nouvelle a entraîné la frustration des parents d’élèves ainsi que des critiques de l’opposition. Danilo Fischbach, porte-parole du conseil consultatif des crèches de l'État, a dénoncé de fausses excuses. Selon lui, « les comtés craignent de devoir payer plus ». A gauche, au parlement du Länder du Brandebourg, on exige que la coalition tienne sa promesse et mette en œuvre la réforme. « On sait à quel point les parents sont mécontents des tarifs trop élevés des crèches, et des conflits permanents et épuisants entre prestataires, parents et autorités locales sur le financement des services » explique la porte-parole de la politique éducative du Parti de gauche, Kathrin Dannenberg.

 

Le système de Berlin est plus transparent

A l’inverse, le système berlinois est beaucoup plus efficace et moins polémique. Tous les enfants entre 3 et 6 ans sont en droit d’obtenir une place dans une des garderies publiques (environ 1/3 des garderies) ou bien privées (environ 2/3). En plus des subventions publiques qui financent les crèches, les parents doivent apporter une contribution, mais, contrairement au Länder du Brandebourg, le montant ne varie pas selon les crèches. Les parents paient un montant entre 30 et 90 euros par mois, le maximum autorisé. Les tarifs sont strictement régulés pour plus de transparence. Pour la cantine le montant ne peut excéder 30 euros, avec des accompagnements spéciaux tels des cours de langues, le prix ne doit pas dépasser 60 euros et enfin, pour 90 euros, les parents choisissent individuellement les services proposés. Ces tarifs excluent évidemment les événements ponctuels, comme par exemple l’organisation d’activités extraordinaires. Malgré cela, le système est bien plus transparent et coordonné que celui du Brandebourg.

 

Il reste à voir si le gouvernement du district réussira à effectuer cette réforme avant la fin de son mandat, afin que le nouveau système se rapproche de celui de Berlin, ce qui semble particulièrement difficile étant donné l’immense travail de réorganisation de distribution des coûts de garderie entre l'État, les districts, les villes, les municipalités, les prestataires et les parents.

 

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