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Garderies à Berlin : 17.000 places manqueront l’année prochaine

Pénurie de places dans les garderies à Berlin ©BBC Creative on UnsplashPénurie de places dans les garderies à Berlin ©BBC Creative on Unsplash
Pénurie de places dans les garderies à Berlin ©BBC Creative on Unsplash
Écrit par Laura Dubois
Publié le 27 octobre 2022, mis à jour le 27 octobre 2022

Des milliers de places en garderie et en crèche manqueront à Berlin et dans le Brandebourg l’an prochain. Une situation déjà tendue puisque, selon le Comité national des parents d'élèves pour les garderies, les parents sont souvent dans l'impossibilité de trouver une place pour leur enfant.

 

Une étude réalisée par la fondation Bertelsmann révèle qu’à Berlin et dans le Brandebourg, il manque encore des milliers de places en garderie et des dizaines de milliers de professionnels de l'éducation. En tout, ce ne sont pas moins de 3.800 spécialistes qu’il faudrait recruter afin de couvrir les besoins actuels et futurs.

 

La situation présente est déjà très tendue : « Les parents s’y prennent des années à l’avance pour l’inscription de leur enfant, parfois avant même qu’ils soient nés », s’inquiète Gürkan Coskun, éducateur volontaire au sein des crèches, garderies et écoles primaires. Gürkan a rejoint l’organisation IJGD, un service international d’aide à la jeunesse qui recrute des volontaires afin d’accompagner des enfants dans des milieux scolaires ou des mouvements de jeunesse. « Je ne pense pas que ce système de volontariat a pour premier objectif de renforcer le personnel en pénurie, mais c’est certain qu’on les aide à supporter la pression », explique le jeune homme de 24 ans.

 

Retrouvez le guide complet du système scolaire allemand ici !

 

Droit de Kita et bon de garde (Kita-Gutschein)

Le problème de pénurie réside à travers le constat d’une population en continuelle expansion et d’un manque réel de personnel de l’éducation de la petite enfance. A Berlin, pourtant, les parents ont ce qu’on appelle le « droit Kita ». Dès leur premier anniversaire, les enfants ont droit jusqu’à sept heures d’accompagnement par jour sans que le besoin soit évalué. Ce droit fonctionne grâce au système de « bon de garde » : une fois l’enfant inscrit à l’office de la jeunesse du quartier où il réside, les parents reçoivent un « bon kita » ou « Kita-Gutschein » qu’ils peuvent échanger avec une garderie de leur choix, s’il y a une place de libre. Mais malheureusement, certaines « Kita » sont plus sollicitées que d’autres, et de nombreux parents font le choix de placer leur enfant dans une garderie éloignée ou tout simplement de ne pas utiliser ce bon et optent, sous certaines conditions, pour la prise en charge par l’Etat des frais de garde privée.

 

À Berlin, les places en garderie sont actuellement occupées à près de 95%, a annoncé jeudi l'administration de l'éducation. Leurs données montrent qu'environ 9.000 places sont vacantes aujourd'hui. Mais avec la hausse des naissances suivant la période de la pandémie de Covid-19, on estime à 17.000 les places manquantes dans la capitale allemande pour 2023.

 

Suivant les différents quartiers de Berlin et zones du Brandebourg, les recherches sont plus ou moins difficiles. Dans certains cas, les parents initient parfois jusqu'à plus de cinquante demandes pour la garde de leur enfant dans l'un des établissements les plus proches.

 

Plusieurs mesures pour contrer le phénomène

L’administration du Sénat ne manque pas d’imagination afin d’élargir la disponibilité des places dans les crèches et recruter du personnel. Les établissements peuvent, par exemple, recevoir des primes par place supplémentaire qu’elles proposent, et depuis 2017 plus de personnes issues de professions apparentées ou en formation à temps partiel peuvent désormais travailler dans les crèches. « Le programme de volontariat est une porte d’entrée si je souhaite devenir un professionnel », argumente Gürkan. Depuis 2018, la formation des enseignants de trois ans à Berlin peut également être financée en tant que reconversion à temps partiel par les centres pour l'emploi. De plus, les salaires des éducateurs devraient être augmentés selon le site officiel du Sénat.

 

Mais pour Kathrin Bock-Famulla, experte en éducation de la petite enfance à la Fondation Bertelsmann, ces mesures sont insuffisantes face aux prédictions futures : « Le plus grand obstacle reste le manque de travailleurs qualifiés. Même le personnel voulu pour les places supplémentaires ne peut pas être recruté ou qualifié d'ici 2023 », s’inquiète-t-elle au micro de rbb24.

 

La nouvelle loi sur la qualité de Kita stipule que le gouvernement fédéral fournira jusqu'à deux milliards d'euros pour l'éducation de la petite enfance dans tous les États fédéraux en 2023 et 2024. Ces fonds fédéraux devraient être utilisés principalement pour une meilleure dotation en personnel.

 

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