Olaf Scholz a finalement tranché. Malgré les oppositions du ministre de l'Économie, Robert Habeck (les Verts), l’Allemagne va prolonger le fonctionnement de ses trois dernières centrales nucléaires. Une décision controversée, dans un pays toujours très opposé à l’énergie nucléaire.
La guerre en Ukraine et la crise énergétique que connaît l’Allemagne auront eu raison des volontés anti-nucléaires allemandes, au moins à court terme. Alors que l’Allemagne essaye de trouver des solutions depuis quelques mois pour sauver son économie qui repose en partie sur une énergie à bas coût (comme la plupart des pays européens), le chancelier allemand a annoncé lundi 17 octobre le prolongement des trois dernières centrales nucléaires allemandes. Isar 2, Neckarxestheim 2 et Emsland resteront donc en activité au moins jusqu’au 15 avril 2023, soit plus de quatre mois et demi après l’objectif prévu par Angela Merkel pour la fin du nucléaire dans le pays.
Une décision qui divise le gouvernement : si le ministre de la Justice Marco Buscham (FDP) a souligné le bon sens de cette décision, la nouvelle a du mal à passer chez les Verts, qui occupent des postes majeurs dans la coalition gouvernementale (économie, affaires étrangères). Cela faisait en effet plusieurs semaines que les ministres écologistes et les libéraux-démocrates s’opposaient sur la question. En parallèle, l’Allemagne a décidé de prolonger l’utilisation de plusieurs centrales à charbon à travers le pays. La première économie d’Europe, qui se veut l’un des leaders européens de la transition énergétique, se retrouve en effet face à une inflation galopante (autour des 8,8 % pour l’année 2023) et en manque de solutions énergétiques à court terme.
Le 20 octobre dernier, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire avait donné une interview au journal allemand Frankfurter Allgemeine au sujet des relations franco-allemandes et notamment des récentes critiques contre le nucléaire français dans la presse allemande. Il avait notamment déclaré que " Les mêmes qui attaquent le nucléaire français ne cessent de nous interroger pour savoir si nos réacteurs vont rapidement être à nouveau en activité ". Au vu de la situation actuelle, difficile de lui donner tort.
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