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SAMUEL ARNAUD – Du déclic à la Berlinale : "C'est à Berlin que j'ai eu envie de faire de la photo mon métier"

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 12 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

De la découverte de Berlin à la réalisation d'une affiche pour un film sélectionné à la Berlinale et faisant l'ouverture de Perspektive Deutsches Kino, « Im Sommer wohnt er unten » de Tom Sommerlatte, la vie professionnelle de Samuel Arnaud a été fortement influencée par la capitale allemande. Le Petit Journal de Berlin a pu rencontrer ce photographe indépendant lyonnais intéressé, entre autres, par la surconsommation de l'image dans notre société.

"À Berlin, il y a une vie alternative très intéressante au niveau artistique", soutient Samuel Arnaud. Né à Lyon en 1987, Samuel Arnaud est un homme curieux qui rit beaucoup, partageant ainsi sa bonne humeur. Il a 20 ans lorsqu'il arrive à Berlin pour la première fois. Attiré par les multiples galeries et musées, ce jeune Lyonnais émerveillé découvre la capitale allemande. "C'était ma première expérience tout seul, je partais sans ne connaître personne", confie le jeune homme désormais âgé de 27 ans.

S'il n'a réalisé que quelques clichés pendant son adolescence, Berlin va lui servir de déclic : "C'est là que je me suis vraiment mis à la photo et que j'ai eu envie d'en faire mon métier". Après avoir vécu trois ans dans la capitale allemande, le jeune homme retourne à Lyon en 2011, pour intégrer l'école de Condé en section photographie. À Berlin comme à Hambourg, il effectue des stages et devient assistant sur des shootings pour des agences de mannequins, pour des portraits d'acteurs ou pour des publicités d'importantes marques de produits cosmétiques. "Ce sont de petits boulots afin d'avoir le temps et le financement pour d'autres projets", assure-t-il. En juin 2014, il finit ses études à La Cambre, école nationale supérieure des arts visuels à Bruxelles et part en Finlande pour son dernier stage.

Désormais photographe indépendant à 27 ans, Samuel Arnaud vit actuellement en Belgique où il réalise, entre autres, des catalogues pour des librairies d'art afin de gagner sa vie. "Je me suis fait des clients pendant mes études, explique-t-il, partir pour Berlin exigerait de se refaire un cercle, ce qui n'est pas évident". Cela ne l'empêche pas de revenir dans la capitale allemande au moins une fois par an. "Il y a toujours un événement que j'ai envie de voir, une galerie où il y a une bonne programmation, un magasin qui a de bons livres d'art que je ne trouve nulle part ailleurs", se réjouit le photographe.

12 jours à Beyrouth
Du 24 mai au 22 juin 2013, la galerie lyonnaise L'Abat-Jour présente l'exposition « 12 jours à Beyrouth » de Samuel Arnaud. Pour l'élaboration de ses ?uvres, le photographe s'est concentré sur la jeunesse libanaise dans le but de collecter des histoires et points de vue divers et variés sur la situation du pays. Des témoignages que l'artiste a ensuite comparés à sa vision personnelle en tant que photographe français qui découvre le Liban pour la première fois, pendant douze jours.

Sa passion pour les voyages l'a emmené à Copenhague, Sofia ou encore Bristol pour des projets artistiques. "Je ne fais pas de photojournalisme, mais plutôt une recherche graphique", prévient l'artiste qui illustrera son expérience personnelle et son ressenti lors de ses prochaines expéditions, notamment en Iran. "Les historiens ou politologues sont plus qualifiés pour parler de l'histoire ou de la situation actuelle d'un pays, je leur laisse cette tâche bien volontiers", insiste-t-il modestement.

Des « natures mortes de rues »
Réfléchir aux flux d'images constants sur Internet est ce qui intéresse particulièrement Samuel Arnaud en ce moment. Il se consacre à un travail sur la perte d'information dans la photographie et à une réflexion sur la surconsommation d'images. D'après lui, le plus intéressant en tant qu'artiste, est de parler de son époque en ayant un certain décalage et en essayant de faire réfléchir ses concitoyens. "Je focalise mon attention davantage sur le temps et l'image, même si mes photos racontent aussi un moment issu du quotidien des gens, des choses assez banales, explique-t-il, j'appellerais mes photographies des ''natures mortes de rues'', des paysages urbains un peu vides dans lesquels il ne se passe pas grand-chose".

Une affiche à la Berlinale
Dès son arrivée à Berlin, Samuel Arnaud a eu l'occasion « de rencontrer des gens formidables ». Parmi eux, Tom Sommerlatte, un acteur connu pour avoir joué dans ''Belle et Sébastien'' et qui a réalisé le film franco-allemand « Im Sommer wohnt er unten » cet été, en Charente-Maritime. Samuel Arnaud était le photographe de plateau lors du tournage et ses images ont notamment servi à la réalisation de l'affiche de ce film choisi pour l'ouverture de Perspektive Deutsches Kino, sélectionné dans le cadre de la 65e édition de la Berlinale et nominé en tant que « meilleur premier film ».

Julie Wagner (www.lepetitjournal.com/berlin) vendredi 13 février 2015

Savoir plus:
jedenjours.tumblr.com

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 12 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

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