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Interview - Le groupe UTO nous parle de création

Emile et Neysa forment le groupe UTO. Au cours de leur tournée européenne, ils ont joué au club Gretchen à Berlin le 8 mai dernier. À cette occasion, nous avons pu les rencontrer et leur poser quelques questions sur leur dernier album "When all you want to do is be the fire part of fire".

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© Pain Surprises Records
Écrit par Gaspard Hasselot
Publié le 13 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024

Est-ce que vous pouvez nous expliquer la phrase « When all you want to do is be the fire part of fire » ?

Tout d’abord, cette phrase nous plaît pour cette première partie qui nous semble moins catchy. On n’aurait pu tout simplement appeler l'album « the fire part of fire », mais « when all you want to do is be », ça montre qu’on ne l’est pas forcément ; ça montre une tension, une frustration. L’album va explorer ce désir d’être quelquechose, de toucher quelquechose sans se bruler. L’image de « la part du feu dans le feu » montre qu’un feu est constitué certes de la flamme, mais également de braises, de parties calcinées. Cependant, on ne regarde pas ces parties-là. Pourtant, la flamme n’existe pas sans ces braises. C’est une phrase extraite d’une chanson de Bill Callahan qui nous est venue parce qu’on voit nos chansons comme des petits feus que l’on crée.

 

 

Est-ce que vous pouvez nous parler de vos influences ?

Nos influences sont davantage anglo-saxonnes, même si l’on commence à trouver de plus en plus d’artistes qui nous ressemblent sur la scène francophone. On vient davantage de l’univers trip hop, drum and bass, break beat ; toute cette scène anglaise années 90-2000. Ce qui nous intéresse, c’est principalement les mélanges de genres, ce qui n’est pas particulièrement une pratique francophone. On peut citer des groupes comme QuinzeQuinze en France, Jockstrap au Royaume-Uni ou Einstürzende Neubauten en Allemagne.

 

photo du groupe Einstürzende Neubauten
© Instagram Einstürzende Neubauten

 

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de votre travail en collectif ?

On travaille au sein de Fortune Collective, un collectif que l’on a rejoint mais duquel nous ne sommes pas à l’initiative. Rejoindre le collectif nous a permis de rencontrer des artistes qui nous ressemblent : on a décidé de les rejoindre pour se lancer dans un tour autoproduit. Il y a un certains troc entre les artistes : on peut collaborer entre nous, notamment au sein d’un studio que l’on a construit chez nous.

 

C’est la seconde fois que vous venez à Berlin, est-ce que vous avez des attentes particulières par rapport au public ?

On nous a d’abord dit que le public allemand était plutôt froid, pas forcément extatique ; mais que cela ne voulait pas forcément dire qu’il passait un mauvais moment. Ce n’est pas forcément ce que l’on a ressenti au Berghain Kantine où l’on s’est produit l’année dernière. Pareillement, le public allemand à Cologne avait l’air particulièrement enthousiaste. En revanche, on ne pense pas qu’il faille avoir des « attentes » pour son public : chacun est libre d’apprécier ou non la musique et surtout de s’exprimer comme il le souhaite sur celle-ci.

 

Votre album est écrit en anglais : est-ce que vous pouvez me parler de ce choix ?

Neysa : Ça n’a pas été un choix conscient. Un album, c’est un moment délimité dans le temps et il s’avère que l’on a écrit en anglais à ce moment-là. (Il faut savoir que Neysa est franco-anglaise donc le groupe a les deux langues) Pour certains projets j’écris en français mais pour l’instant UTO est en anglais.

 

le groupe de musique UTO

 

 

 

Est-ce que vous pouvez me parler de l’esthétique de votre musique ?

Ce n’était pas forcément un choix très conscient mais quand toutes les cases se sont imbriquées ça a fait sens qu’il y ait cette couleur un peu adolescente des années 90. On a donc des couleurs mais pas forcément saturées. Quand on regarde la pochette de notre album, il y a des couleurs qui ne sont pas criardes, comme si c’était l’été en hiver.

 

Dernière question : comment est-ce que vous vous sentez à Berlin ?

(Neysa) Déjà comme une touriste. Je reste fascinée par la taille de la ville, le nombre de parcs, la richesse des chants d’oiseaux. Je trouve ça magnifique que l’on ait gardé des marronniers de plus de 50 ans.

Pour moi (Emile), je m’y sens bien : j’ai pu y aller de nombreuses  fois avec des amis dans des auberges de jeunesse pour faire la fête et j’adore cette ville.

 

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gaspard hasselot
Publié le 13 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024

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