Franz Schulz, le maire Vert de Friedrichshain-Kreuzberg est un amoureux de son district. Quelques semaines après les émeutes qui ont secoué le Wrangelkiez (LPJ du 20 novembre 2006), il revient sur les faits et défend le travail accompli par les habitants. Au petitjournal.com, il confie attendre plus de soutien de la part du Land de Berlin
Photo. Presse- und Öffentlichkeitsarbeit
En novembre, le quartier de Kreuzberg a été sujet à de violents affrontements. Craignez-vous de nouveaux soulèvements ?
F. S. : J'habite là depuis 14 ans et j'ai vraiment été affecté. Je suis d'un naturel tranquille, mais là, ça m'a retourné. Je passe deux fois par jour devant l'endroit où s'est arrivé, je connais même les jeunes. Mais il est faux d'appeler ce quartier un ghetto. Le Wrangelkiez n'est pas un quartier qui stagne, au contraire, il s'est dynamisé les cinq, six dernières années. A l'époque de la RDA, c'était une rue vide, là où s'arrêtait le mur. Aujourd'hui, elle attire les producteurs de musique, les petits labels... Je ne crains donc rien ici, nous avons négocié une stratégie raisonnable avec la police. Il ne s'agit pas d'instaurer un traitement spécial pour la zone mais d'y placer des personnes qui connaissent le quartier et qui peuvent communiquer en turc.
Klaus Wowereit avait déclaré peu après les faits qu'il "n'enverrait pas ses enfants dans une école de Kreuzberg". Comment avez-vous réagi ?
F. S. : Je lui ai répondu que c'était un coup de poignard dans le dos des concernés ! Les parents, les instituteurs, mais aussi les écoliers essaient de rendre leur école attractive. La déclaration de Klaus Wowereit est en totale contradiction avec son programme social des cinq dernières années. Et s'il pense que les écoles à Kreuzberg sont problématiques - certaines le sont - qu'il propose alors des mesures à prendre ! Il ne peut pas juste les renier. Il s'est ensuite excusé et je l'ai invité prochainement pour un tour des écoles. Je veux lui montrer ce dont les écoles ont besoin et où l'engagement peut encore être renforcé. La déclaration de Wowereit était une véritable discréditation. D'un autre côté, ce sera peut être aussi une chance d'avoir plus d'encouragements de la part du Land de Berlin.
Propos recueillis par Magali FLORIS (www.lepetitjournal.com) Berlin - lundi 22 janvier 2007
Klaus Wowereit a prévu de visiter, à huis clos, trois écoles du district de Kreuzberg, jeudi 25 janvier prochain. Selon le quotidien Tageszeitung, le syndicat pour l'éducation (Bildungsgewerkschaft GEW) a précisé que cette visite serait une "pure réunion de travail, sans presse ni sourires politiques". Suite à ses propos controversés, l'organisation avait invité le maire à venir observer la réalité des écoles du quartier.
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