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Le SPD perd les élections locales à Berlin mais pourrait rester au pouvoir

vue aerienne de Berlinvue aerienne de Berlin
© Adam Vradenburg-Unsplash
Écrit par Laura Dubois
Publié le 13 février 2023, mis à jour le 13 février 2023

Ce 12 février 2023 se tenaient les élections locales à Berlin. Alors que le CDU a confirmé sa victoire avec 28,2% des voix, le parti social-démocrate (SPD) d'Olaf Scholz au pouvoir depuis plus de 20 ans à Berlin, n'a atteint que 18,4% des suffrages. Un score faible mais qui permettrait néanmoins de reconduire la coalition en place.

 

Si l'Union social-démocrate (CDU) a clairement gagné ces élections locales avec une remontée de plus de 10% par rapport à 2021, le grand perdant est le SPD (-3%). Le parti de Franziska Giffey, bourgmestre-gouverneur sortante, atteint son plus mauvais résultat depuis la seconde guerre mondiale, n'assurant pas la reconduite de la coalition actuellement en place (SPD-Grün-die Linke). En plus de vingt ans à Berlin, c'est la première fois qu'un parti de droite l'emporte face à la gauche, dont Berlin était le fief face aux conservateurs.

 

Même si cette défaite s’est jouée surtout sur des enjeux locaux, elle intervient alors qu’au plan national, Olaf Scholz est lui-même sous pression, critiqué notamment pour ses atermoiements en vue du soutien militaire envers l’Ukraine, selon AFP.

 

A 105 voix des Verts 

Le SPD a obtenu la seconde place mais était à un cheveu d'être relégué à la troisième. Avec seulement 105 voies d'écart, sur près de 1,5 million de suffrages exprimés, avec les Verts (Grüne), ce score au coude-à-coude décrit bien la situation difficile pour le parti de gauche et la volonté de changement des Berlinois. "Ce résultat montre que les Berlinois ne sont pas satisfaits de l'état actuel des choses", a-t-elle déclaré dimanche soir lors de la soirée électorale du SPD à Berlin, reconnaissant que le CDU est devenu la force puissante. Les écologistes, quant à eux, affichent un score stable largement obtenu grâce à la zone intra-ring de Berlin.

 

Les Berlinois réclament certes du changement, mais l'érosion du SPD n'est pas observable uniquement dans la capitale allemande. Sur le plan national, depuis plusieurs mois, le parti-social démocrate d'Olaf Scholz perd en puissance, notamment à cause de la remontée de l'opposition conservatrice et de la formation d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui s'est d'ailleurs hissé à la cinquième place avec 9,1% des suffrages aux élections locales berlinoises.

 

Le mandat du gouvernement est clairement le nôtre.
- Kai Wegner, tête de liste du CDU

Ceci intervient dans un climat de forte inflation, de débat intense autour des livraisons d’armes à l’Ukraine et de craintes dans une partie de l’opinion liées à un nombre important de migrants dans le pays, notamment ukrainiens. De plus, les derniers évènements du nouvel an à Berlin semblent avoir participé à cette remontée de la droite qui les avait instrumentalisés pour leur campagne.

 

Les négociations pour former une nouvelle coalition majoritaire dans la ville de Berlin s’annoncent dès lors difficiles. A part les libéraux du FDP, aucune formation ne s’est dit prête à gouverner avec les conservateurs.



Une coalition rouge-vert-rouge toujours possible

Même si la coalition sortante et en place depuis 2016 a perdu une partie de ses sièges, l'alliance de gauche toujours formée du SPD, die Grüne et die Linke obtiendrait tout juste la majorité pour gouverner. Avec sa légère avancée, le SPD garderait alors la mairie si les autres partis acceptent de former ensemble une majorité. Rien n'est moins sûr : même si les Verts se sont dits prêts à rediriger la coalition rouge-vert-rouge, le parti écologiste a toujours affirmé sa volonté d'être le visage du pouvoir, plaçant alors Bettina Jarasch comme cheffe du gouvernement.

 

Pourtant un autre scénario se dessine. Même si la gauche refuse pour le moment de gouverner avec le parti conservateur, Kai Wegner, candidat en tête du CDU souhaite inviter ce lundi soir le SPD et les Verts à des négociations exploratoires en vue de former une potentielle coalition. "Le mandat du gouvernement est clairement le nôtre", a déclaré Wegner ce matin. "Les Berlinois ont choisi le changement." Noir-vert ou noir-rouge obtiendraient également une majorité, mais chacun avec quatre sièges de moins que l'actuelle alliance gouvernementale de Giffey.

 

 

 

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