Afin de soutenir les Français qui en auraient besoin, l’Ambassade de France en Thaïlande a mis en place une cellule d’écoute et d’accompagnement psychologique qui met en œuvre des volontaires présents aux quatre coins du royaume.
La crise du Covid-19, qui immobilise et plonge dans un quotidien tout à fait inhabituel une bonne partie de la population mondiale depuis plusieurs semaines tout en jetant un voile d’incertitude sur l’avenir, a un impact sur le psychisme plus ou moins fort selon les personnes et leur situation.
Pour aider les Français de passage ou résidant en Thaïlande, l’Ambassade de France à Bangkok a mis en place une cellule d’écoute et d’accompagnement psychologique composée d’une infirmière et de plusieurs psychologues, psychothérapeutes et coachs.
“La cellule d'écoute et d'accompagnement est née du constat d'un besoin d'appui à la communauté française de passage et résidente fragilisée par les conséquences économiques et sociales de la propagation du covid-19. Plusieurs démarches similaires développées en Europe, en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est ont nourri la réflexion sur le format du dispositif”, indique le service de presse de l’ambassade de France en Thaïlande.
Le 16 mars, les services consulaires avaient mis en place une cellule téléphonique d’information de crise pour répondre aux questions des Français désemparés par les annulations successives de leurs vols.
Alors que la plupart des touristes sont désormais rentrés en France, le service consulaire a souhaité proposer une réponse différente en mettant en place une cellule d’écoute et d’accompagnement psychologique.
“L'ambassade a ainsi passé un appel à volontariat afin d'identifier au sein de la communauté française des bénévoles disposant de compétences spécifiques (infirmiers, médecins, psychologues diplômés d'État). Une vingtaine de ressortissants de tous horizons se sont spontanément manifestés”, nous a expliqué le service de presse par courrier électronique.
“Actuellement, j’ai moins de patients et donc plus de temps”, confie Dya Touffier, psychologue clinicienne à Phuket. À ce jour, les appels sont encore peu nombreux selon Dya qui a rejoint l’équipe de volontaires à raison de 4 heures de consultation “pro bono” par semaine. Au total, la cellule se compose de six professionnels expérimentés aux profils complémentaires et répartis un peu partout dans le royaume pouvant répondre aux sollicitations tous les jours de la semaine.
Depuis Chiang Mai, une infirmière d'État, victimologue, accueille et qualifie les appels du lundi au vendredi de 8h à 12h. Elle organise ensuite des rendez-vous avec trois autres professionnels volontaires en fonction de leurs disponibilités et des besoins des appelants. Une psychologue clinicienne localisée à Phuket, une coach basée à Bangkok spécialisée dans le soutien aux entreprises et aux salariés en difficultés et une psychologue de formation dotée d'une solide expérience dans la mise en œuvre de dispositifs de télémédecine peuvent ainsi être mobilisées. Une psychanalyste et une psychothérapeute interviennent également en appui.
“Je m’attendais à avoir plus de patients et plus d’appels via la cellule de l’ambassade, surtout quand on voit la situation en France où les besoins de soutiens psychologiques semblent plus importants et nécessaires. J’ai l’impression que les gens en Thaïlande sont moins stressés qu’en France, il faut dire que le cadre ici est beaucoup moins anxiogène. Peut-être que les gens nous contacteront plus tard,” ajoute Dya Touffier.
Isabelle Brantley, coach de vie spécialisée en programmation neurolinguistique se dit également surprise par le peu de demandes. “Au mois de mars, nous étions plus dans l’urgence. Je pensais que deux mois plus tard alors qu’on voit de plus en plus les conséquences des mesures prises pour lutter contre le virus, que nous aurions plus d’appels. C’est maintenant qu’il faut préparer la reprise des activités. Après, je crois aussi que la communauté d’expat a parmi ses qualités, une faculté d’adaptation et de réactivité, ce qui pourrait expliquer qu’ils aient moins besoin d’aide. Il faut ajouter aussi que depuis le début, la communauté se serre les coudes à travers les réseaux de connaissances”, ajoute Isabelle.
Tous ceux qui sont touchés par la crise, que se sentent fragilisés ou isolés ou simplement qui ressentent le besoin d’échanger, peuvent contacter la cellule d'écoute et d'accompagnement au +66 (0) 659 181 682. L'écoute est par principe bienveillante et confidentielle.