Le Fonds mondial pour la nature, WWF, a exigé jeudi la fermeture des fermes de tigres dans les pays d'Asie et demandé que les Etats engagent des mesures répressives contre tout type de marché noir impliquant la vente d'animaux, dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée internationale du tigre, célébrée le 29 juillet
A la veille de la Journée internationale du tigre, Fonds mondial pour la nature, WWF, a expliqué qu'il était crucial pour les gouvernements asiatiques d'identifier et de fermer les centres animalier appelés "fermes de tigres", qui se distinguent des zoos et des centres d'élevage qui ont une mission légitime de conservation.
Plusieurs fermes de tigres ont été identifiées comme faisant partie du très lucratif commerce d'organes de tigres, commerce interdit au niveau international.
WWF estime qu'il y aurait actuellement plus de 200 fermes de tigres en Asie, la plupart en Chine, au Laos, au Vietnam et en Thaïlande.
Ces fermes comptent au total jusqu'à 8000 animaux, alors que les tigres vivant en liberté ne sont plus que 3.900 au total.
Selon l'organisation basée en Suisse, ces fermes élèvent des tigres à des fins commerciales et sont impliquées dans leur commerce illégal.
"La fermeture de telles activités? renforcerait de manière significative les actions menées pour sauver les tigres sauvages", a déclaré le WWF dans son communiqué.
Le fameux "Temple des tigres", dans l'ouest de la Thaïlande, a été fermé en juin dernier, après la découverte de 70 bébés tigres conservés dans un réfrigérateur ou dans des récipients, ainsi que des milliers d'amulettes à base de peau de tigre.
"Les images choquantes au Temple des tigres de craquasses de bébés tigres congelées et préparées pour le commerce constituent des preuves irréfutables de ce qui se cache dans les coulisses de ces fermes de tigres et pourquoi il faut les fermer," a déclaré un spécialiste des tigres pour le WWF Michael Baltzer.
Certains propriétaires de fermes de tigres assurent que leur établissement a pour but vocation à offrir aux touristes l'opportunité rare d'approcher et d'interagir avec ces félins exotiques.
Mais le WWF estime que "les coûts de fonctionnement très élevés" de ces fermes laissaient facilement supposer qu'elles tiraient l'essentiel de leurs revenus du commerce illégal.
Les organes de tigres sont utilisés dans des remèdes asiatiques censés renforcer la virilité ou combattre les maladies.
De nombreuses autres fermes sont également impliquées dans ces activités portant sur les tigres et les produits dérivés de ces animaux, indique le WWF.
Les fermes de tigre "minent les efforts de protection des félins en liberté et les actions menées pour faire cesser le commerce illégal en car elles compliquent leur mise en ?uvre et aussi parce qu'elles normalisent et légitiment la vente de produits à base de tigre", ajoute l'organisation.
Le WWF reconnaît cependant qu'une fermeture expéditive de toutes les fermes de tigres serait désastreuse pour l'espèce.
Les tigres élevés en captivité s'étant habitués à la présence humaine ils ne peuvent être remis en liberté sans précautions.
La mise en ?uvre d'un programme de relocalisation des animaux est nécessaire avant de fermer les établissements.
En 2010, lors de la conférence de Saint-Petersbourg pour la protection du tigre, 13 pays asiatiques ont décidé de doubler à plus de 6000 animaux le nombre de tigres vivant en liberté en Asie d'ici l'an 2022, prochaine année chinoise du Tigre.
Avec AFP vendredi 29 juillet 2016