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La Thaïlande en récession a un nouveau ministre des Finances

Nouveau ministre Finances ThailandeNouveau ministre Finances Thailande
REUTERS / Panu Wongcha-um - Le ministre thaïlandais des Transports, Arkhom Termpittayapaisith, lors d'un entretien avec Reuters à Bangkok, le 25 juin 2018

Le roi de Thaïlande a approuvé le très attendu nouveau ministre des Finances, Arkhom Termpittayapaisith, selon la Gazette royale officielle, alors que l’économie du pays connait une récession record.

Arkhom Termpittayapaisith, 64 ans, était ministre des Transports dans le gouvernement militaire qui a suivi le coup d'État de 2014. Avant cela, il dirigeait le Conseil national du développement économique et social, où il a travaillé pendant plus de trente ans. Il a également siégé au Comité de politique monétaire de la Banque de Thaïlande ainsi qu’au Board of Investment.

Il remplace le banquier Predee Daochai, qui a démissionné de manière inattendue le 1er septembre après moins de trois semaines en poste.

Diplômé en 1977 de l’université de Thammassat, Arkhom Termpittayapaisith est titulaire d’une maîtrise en économie du développement du Williams College aux États-Unis (1983). 

Le nouveau ministre va avoir pour mission de renforcer la confiance et de poursuivre la politique gouvernementale avec des milliards de dollars de mesures de relance en cours de déploiement, ont déclaré des analystes.

"On attend quelqu’un de chevronné en matière économique aussi bien sur un plan théorique que pratique", estime Kobsidthi Silpachai, responsable de l’analyse des marchés de capitaux à la Kasikornbank.

Visit Limluecha, président de l'Association thaïlandaise des entreprises de transformation de produits alimentaires, souligne que le nouveau ministre des Finances devra être en mesure de "travailler avec le côté politique et de résister à la pression politique".

L'économie thaïlandaise a connu sa plus forte contraction en 22 ans au deuxième trimestre et la banque centrale s'attend à une contraction record de 7,8% sur l’ensemble de l’année.

La Thaïlande s’est beaucoup enorgueillie d’avoir été plébiscitée en août par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour sa gestion de l'épidémie de Covid-19, même si plusieurs zones d’ombres subsistent sur les facteurs qui sous-tendent ce bilan de 3.590 cas d'infection signalés et 59 décès. Mais la contrepartie de la politique thaïlandaise du risque zéro -pour le Covid-19- est que son économie figure aujourd’hui parmi les plus durement touchées de la planète.

Bien que le royaume ait levé une grande partie des mesures restrictives imposées en mars et avril, celles toujours en place concernant l’entrée des étrangers sur son territoire minent tout particulièrement le tourisme mais freinent aussi les milieux d’affaires : outre quelques dizaines de touristes médicaux, aucun touriste n’est entré dans le royaume depuis avril et toute personne -thaïlandaise ou étrangère- autorisée à se rendre dans le pays doit se soumettre à toutes sortes de contraintes administratives et sanitaires dont une quarantaine de deux semaines à ses frais lorsqu’il s’agit d’étrangers. 

Le gouvernement vient toutefois d’assouplir ses mesures, proposant l’accès à partir de ce mois-ci aux titulaires d’un visa tourisme long séjour, et attend les tout premiers touristes cette semaine en provenance de Chine.

Les autorités s’attendent à une fréquentation touristique internationale réduite de 83% cette année, avec 6,7 millions d'arrivées d'étrangers, contre 39,8 millions de visiteurs en 2019, dont les dépenses représentaient environ 11,4% du produit intérieur brut.

En juillet, six ministres liés à l’économie avaient quitté le gouvernement laissant penser à des désaccords profonds entre ceux en charge de sauver l’économie d’un funeste naufrage et les tenants d’une sacro-sainte croisade contre le Covid-19.

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