L'économie thaïlandaise devrait revenir à des niveaux normaux d'ici deux ans, a déclaré vendredi le vice-Premier ministre Supattanapong Punmeechaow.
Le ministère des Finances s’attend à ce que le PIB de la Thaïlande se contracte de 8,5% cette année, un record due principalement aux mesures drastiques prises pour endiguer l'épidémie de Covid-19 qui ont ralenti la consommation des ménages et surtout ravagé le tourisme, entrainant d’innombrables faillites et mettant des centaines de milliers de personnes au chômage total ou partiel.
Le gouvernement a débloqué près de 800 milliards de bahts (21,73 milliards d’euros) pour soutenir l'économie, a indiqué Supattanapong Punmeechaow lors d'un séminaire d'affaires.
"Je pense que l'économie devrait revenir à des niveaux normaux d'ici deux ans", a-t-il déclaré. "Mais si nous sommes en mesure de très bien la gérer, cela pourrait se produire à la fin de l'année prochaine".
Le gouvernement va poursuivre ses mesures de relance et prévoit plans d’aide selon un système de "co-paiement", plutôt que de distribuer des subsides, pour aider à stimuler la consommation, a-t-il dit, sans donner plus de détails.
L’économie de la Thaïlande était déjà mal en point avant que l’apparition du Covid-19 en Asie puis ailleurs dans le monde. Mais l’effet combiné de la panique mondiale causée par le nouveau coronavirus et des mesures draconiennes prises en mars et avril par le gouvernement thaïlandais, qui a restreint l’activité et le mouvement des personnes et fermé des frontières aux touristes, ont fait basculer le royaume dans la récession.
Pour essayer de réparer les dégâts causés par les mesures sanitaires anti-Covid-19, le gouvernement a débloqué une enveloppe globale de 1.900 milliards de bahts en partie financée via un emprunt de 1.000 milliards de bahts.
L'emprunt portera le niveau de la dette publique à 57% du PIB contre environ 47% en juillet, toujours sous le seuil des 60%, tient à rassurer Danucha Pichayanan, chef adjoint du Conseil national du développement économique et social.
"L'augmentation du fardeau de la dette va réduire la marge de manœuvre du gouvernement (...) mais le niveau actuel de la dette reste gérable et on dispose encore d’une certaine latitude pour stimuler l'économie", souligne-t-il.
Il ajoute que la Thaïlande, qui a connu un budget déficitaire au cours des 10 dernières années, doit faire en sorte d'équilibrer son budget ne serait-ce que sur les cinq à six prochaines années.